Michel Magne voit le jour le 20 mars 1930, à Lisieux (Calvados). De formation classique, mais d’un esprit musical très ouvert, il passe de la musique concrète à la variété (il accompagne avec son orchestre notamment Henri Salvador), puis à la musique de film.
On lui doit 73 bandes sonores originales dont : Un singe en hiver, la série des Angélique, Les Tontons flingueurs, Les Barbouzes, Fantômas, Mélodie en sous-sol, Galia, Le Monocle rit jaune, les musiques des premiers films de Jean Yanne (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, Moi y’en a vouloir des sous, Les Chinois à Paris)… et aussi jadis le générique de l’émission Cinq colonnes à la une.
Il épouse, en 1960, la danseuse Monique Vence. En 1962, il achète le château d’Hérouville dans le Val-d’Oise. En 1969, un incendie criminel dans l’aile nord détruit la totalité des bandes originales de ses œuvres, dont il ne possède aucune copie. Cet événement est terrible pour le compositeur. Il décide malgré tout de recréer les œuvres disparues.
La même année, après de longs travaux d’aménagements, il installe donc un studio d’enregistrement professionnel dans les vastes combles de l’aile sud de sa demeure. Il invente ainsi le concept de studio résidentiel, très imité depuis, notamment dans les pays anglo-saxons. Considérant l’investissement croissant auquel le mène son perfectionnisme, il décide d’en faire une structure commerciale. Après des débuts modestes, à la suite de T. Rex, de nombreux groupes et artistes viennent enregistrer chez lui, comme Pink Floyd (Obscured by Clouds), Grateful Dead, les Bee Gees, Jean-Christian Michel avec Kenny Clarke ; Michel Polnareff, David Bowie, Claude Nougaro, Jacques Higelin, Saint-Preux, Salvatore Adamo, Nicoletta, Elton John, Alan Stivell, Dan Ar Braz, Ange (Le Cimetière des Arlequins)…
Magne n’est pas un gestionnaire. Sa générosité, l’accueil fastueux qu’il réserve aux artistes venant chez lui le conduisent à la faillite. Il est contraint de céder le château et de s’exiler dans le sud de la France. Ruminant cet échec, il se suicide avec des barbituriques le 19 décembre 1984, dans une chambre du Novotel de Cergy-Pontoise, quelques jours après l’audience du tribunal de commerce qui allait définitivement mettre un terme à sa carrière, ayant perdu son procès.
Hommages : En 2009, le réalisateur Jean-Yves Guilleux réalise le film documentaire Michel Magne, Le fantaisiste pop.
Disques :
- 1956 : Musiques pour films ;
- 1958 : Le Rendez-vous manqué ;
- 1959 : Musique tachiste ; Paris ; Tango Go ! ; Flirt et fantaisie ;
- 1962 : Tropical Fantasy ;
- 1963 : Les Plus Belles Mélodies du Brésil ;
- 1968 : Électrode : Martial Solal Joue Michel Magne ;
- 1976 : Les Plus Belles Musiques de films de Michel Magne, volume 1 ; Les Plus Belles Musiques de films de Michel Magne, volume 2 ;
- 1978 : Éléments : la terre ;
- 1980 : Éléments No. 2 : l’eau ;
- 1982 : Classiques Synthétiseurs.
Pour écouter la musique d’Angélique marquise des Anges
Sources : Le Quellec (Yann), Romain Ronzeau (Romain) Les amants d’Hérouville (une histoire vraie), Éditions Delcourt (2021) – roman graphique biographique ; Wikipedia. Date de création : 2021-08-16.