(Paul Emile) Brutus Bouchet voit le jour le 28 décembre 1840, à Embrun (Hautes-Alpes). Il fait des études de droit à Paris, puis s’inscrit au barreau d’Embrun. Brutus Bouchet commence à s’occuper de politique lors des élections municipales de 1869. Il est conseiller d’arrondissement des Hautes-Alpes à la chute de l’Empire.
Le gouvernement du 4 Septembre le nomme substitut du procureur de la République, mais il quitte ces fonctions en mars 1871. Le mouvement insurrectionnel de Marseille le compromet et on l’emprisonne préventivement, pendant trois mois, puis on l’acquitte. Mais l’ordre des avocats lui interdit de rentrer au barreau. C’est alors qu’il se fait élire représentant des Bouches-du-Rhône, à l’élection complémentaire du 7 janvier 1872.
Il est, le 8 octobre 1872, élu conseiller général de son département pour un des cantons de Marseille. A l’Assemblée nationale, il siège à l’union républicaine (extrême gauche) et vote le plus souvent avec ce groupe. Il se prononce contre le gouvernement du 24 mai et contre la démission de Thiers, contre la loi des maires, pour la dissolution de l’Assemblée, et, le 25 février 1875, pour l’ensemble des lois constitutionnelles. Réélu le 20 février 1876 dans la 3ème circonscription de Marseille, il combat le ministère du Seize-Mai et est des 363.
Son mandat est confirmé le 14 octobre 1877. Il siège alors dans la majorité, parmi les députés radicaux qui suivent les inspirations de Gambetta. Brutus Bouchet vote, cependant, l’amnistie plénière chaque fois qu’elle est proposée, ainsi que la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il aborde quelquefois la tribune. Il se fait encore réélire le 21 août 1881, mais cette législature marque la fin de sa carrière politique.
Poursuivi comme un des administrateurs de la Société financière, le Zodiaque, pour contravention à la loi sur les sociétés, on le condamne, le 10 décembre 1884, à huit mois de prison et dix mille francs d’amende. Il en appelle de ce jugement, obtient la réduction de sa peine à quatre mois de prison et 3,000 francs d’amende. Après avoir purgé sa peine, il quitte la France et serait allé s’établir au Tonkin.
Brutus Bouchet décède au Vésinet (Hauts-de-Seine), le 27 juin 1918.
Sources : Joly (Jean) Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940, PUF, 1960-1977, 8 vol. Date de création : 2010-02-08.