Né à Lyon (Rhône) le 4 mai 1765, Pierre Margaron rejoint comme capitaine provisoire une compagnie qui est incorporée dans la Légion des Ardennes, le 15 août 1792. Nommé second chef de bataillon, le 10 décembre suivant, et premier du grade, le 10 avril 1793, il en prend le commandement le 14.
Adjudant-général en l’an III à l’armée du Nord, il passe en l’an IV à l’armée de Sambre-et- Meuse. Le 3 nivôse an VII, devenu chef de brigade du premier régiment de cavalerie, il est blessé d’une balle à la bataille de Novi. Quelques jours après, à la bataille de Fossano, il a la jambe droite cassée en remplissant une mission du général en chef Championnet.
En l’an IX, par suite d’un contrordre de Brune, général en chef de l’armée d’Italie, Margaron, qui n’a avec lui que 200 chevaux et deux pièces d’artillerie, se trouve presque enveloppé par un corps de cavalerie légère ennemie sorti du camp de Vérone. Il effectue deux charges vigoureuses et reprend le village de San-Massino. Il y soutient deux attaques du corps qu’il vient de traverser, le repousse et s’empare de 100 chevaux.
Nommé général de brigade en l’an XI, il commande alors la division de cavalerie du camp de Saint-Omer. Sous les ordres du maréchal Soult, il forme le 4e corps de la grande armée. Il fait avec lui la campagne de l’an XIV et combat à Austerlitz. Blessé de deux coups de feu pendant cette mémorable, il revient en France. Mis en disponibilité, le 11 avril 1806, il rejoint ensuite, le 28 juillet, le quartier général de la grande armée. Il quitte celle ci de nouveau en 1807 pour se rendre au corps d’observation de la Gironde, et de là à l’armée du Portugal que commande Junot.
Apprenant qu’un corps de 20 000 insurgés s’avance des rives de Mondego sur Lisbonne, Junot envoie le général Margaron. Ce dernier le bat à Leira, lui tue 8 à 900 hommes, prend tous ses drapeaux et s’empare de Thomar. Faisant ensuite sa jonction avec le général Loison, à la bataille d’Évora, il enfonce le centre de la ligne portugaise, à la tête du 86e régiment, et se rend maître de trois pièces de canon.
« Dans cette affaire, écrit Loison à Junot, les généraux Solignac et Margaron se sont conduits comme ils l’avaient fait dans les campagnes précédentes, c’est-à-dire avec talent, sang-froid, intrépidité, et ont encore ajouté à leurs anciens titres. »
Pendant le siège d’Evora, Margaron balaie tout ce qui s’oppose à son mouvement vers les portes de la ville. N’ayant pu les enfoncer, il fait démolir la muraille à droite et à gauche, sous le feu le plus terrible. La brèche pratiquée, lui, le chef d’escadron Simmer, et le capitaine Auguste de Fortin, se précipitent dans la place. Mais celle ci ne se rend qu’après la résistance la plus opiniâtre.
Il se signale, le 20 août, à la bataille de Vimeiro qui décide de l’occupation du Portugal. Rentré en France, il commande les dépôts de cavalerie dans les Deux-Sèvres et de la Charente-Inférieure.
Il retourne en Espagne, attaché au 2e corps, en 1809. Puis il revient en France par congé vers la fin de la même année. Le 6 septembre 1810, il prend le commandement du département de la Haute-Loire, et le garde jusqu’au 22 juillet 1812. Envoyé à la grande armée, il devient général de division en 1813. En 1814, il adhère aux actes du Sénat.
Fait inspecteur général de la gendarmerie, il accepte une inspection générale pendant les Cent Jours. On le met en non-activité le 22 octobre 1815. Il devient le 14 août 1816 inspecteur général de la gendarmerie. Il replacé en disponibilité le 3 juillet 1821.
Margaron meurt à Paris, le 16 décembre 1824.
Titres : Baron de l’Empire (29 janvier 1809).
Distinctions : légionnaire (19 frimaire an XII), commandeur de la Légion d’honneur (14 juin 1804) ; chevalier de Saint-Louis (1815).
Hommages : Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2005-10-12.
Photos
