Antoine Pierre, marquis Letourneur voit le jour à Paris, en 1752. Il vient d’une ancienne famille divisée en deux branches dont l’une, établie en Angleterre depuis plusieurs siècles. Son père, officier au régiment des Gardes-Françaises, meurt dans la campagne de 1761. Le jeune Letourneur commence sa carrière militaire, à 13 ans dans la 2e compagnie des mousquetaires.
Il devient en 1767 capitaine de cavalerie, en 1769 maréchal-général-des-logis de l’armée, et en 1775, colonel. A l’époque de la Révolution, il est major des gardes du comte d’Artois. Instruit par Mme Elisabeth du prochain départ de Louis XVI pour Varennes, il précède ce prince de 24 heures. Il arrive à Deux-Ponts, ayant manqué néanmoins d’être arrêté plusieurs fois.
De Deux-Ponts, il va à Binghen, d’où il se rend, avec le prince de Condé, à Coblentz, auprès de Monsieur, comte de Provence, le futur Louis XVIII. Le marquis Letourneur, après avoir organisé les Gardes du corps des princes, dirige la remonte de la cavalerie de leur armée, dont il commande les avant-postes dans les campagnes de 1793 et 1795.
Cette armée licenciée, il entre dans le régiment de Royal-Louis, qu’il doit recruter et instruire, à Lindsors, en Angleterre, en 1794. Il fait partie des expéditions de Quiberon et de l’île D’Yeu. En 1797, Louis XVIII le nomme maréchal-de-camp. Depuis cette époque, il est constamment attaché à la personne de Monsieur, comte d’Artois.
C’est à la suite de ce prince qu’il rentre en France en 1814, et qu’il reçoit du Roi le titre de lieutenant-général. Il termine sa carrière comme major des Gardes du corps de Monsieur, frère du Roi.
Le général Letourneur s’éteint à Paris, au Château des Tuileries en 1824.
Armoiries : Ecartelé d’azur et d’hermine, à la bande d’or, brochante sur l’écartelé, au franc-canton de gueules, chargé d’une croix ancrée d’or.
Distinctions : commandeur, grand-croix de Saint-Louis (1822).
Pour voir l’armorial de l’ordre de Saint-Louis
Merci à Mme B. Lejeune, descendante du marquis Letourneur, pour son aide dans la réalisation de cette notice.
Sources : Arnoult (Antoine Vincent) Biographies nouvelles des contemporains, 1787-1820, Paris, 1820. Date de création : 2008-10-31.