Germain, marquis de Garnier voit le jour le 8 novembre 1754, à Auxerre (Yonne). Fils de notaire, descendant d’une ancienne famille bourgeoise, il fait des études de droit à Paris. Avocat dans la capitale, il achète une charge de procureur au Châtelet en 1779. Il et fait rapidement fortune et revend cette charge en 1788.
Poète de salon, il noue de précieuses relations parmi la bonne société parisienne, notamment Louis de Narbonne et Talleyrand. Il devient, par l’entremise de la duchesse de Narbonne, secrétaire du cabinet de Madame Adélaïde, tante de Louis XVI. Garnier se démettra de cette charge en 1788. Il accueillant la révolution avec défiance. Il se fait élire député suppléant de la ville de Paris aux États généraux de 1789.
Président du quartier Saint-Honoré en 1790, il harangue le roi, le 12 février, au nom des présidents des autres districts et des soixante commandants des bataillons de la garde nationale. La même année, il s’inscrit au Club des Impartiaux, ou Club monarchique, fondé par Stanislas de Clermont-Tonnerre. Élu le 18 février 1791 administrateur du département de la Seine, il devient vice-président du directoire.
Le 24 mars 1792, le roi lui propose le ministère de la Justice dans le nouveau cabinet girondin. Mais, en opposition avec Roland et Clavière, il rejette la proposition. La même année, il publie De la propriété considérée dans ses rapports avec le droit politique, où il se montre disciple de l’économiste Quesnay. Quittant la France pour le Canton de Vaud après la journée du 10 août 1792, il n’y rentre qu’en 1795.
Lors du renouvellement du 5 prairial an V (24 mai 1797), le Conseil des Cinq-Cents le porte sur la liste des candidats au poste de directeur. Mais le Conseil des Anciens lui préfère François Barthélemy. Approuvant le coup d’État du 18 brumaire, il est nommé préfet de Seine-et-Oise en 1800.
Puis il fait son entrée au Sénat conservateur le 6 germinal an XII (27 mars 1804), membre du Conseil du sceau des titres le 12 mars 1808. Il devient président du Sénat du 1er juillet 1809 au 1er juillet 1811. Garnier est aussi titulaire de la sénatorerie de Limoges en 1810 puis de celle de Trèves en 1811 (à la place de Lucien Bonaparte). Il est aussi membre du grand conseil d’administration du Sénat, Président des donataires dans les principautés de Bayreuth et d’Erfurt.
On le nomme, le 26 décembre 1813, commissaire extraordinaire dans la 2e division militaire, à Bordeaux. Mais il refuse le poste. En avril 1814, il vote la déchéance de Napoléon et favorise le retour de Louis XVIII. Membre de la commission à laquelle est communiquée la charte, il entre à la Chambre des pairs le 4 juin 1814. C’est l’un des orateurs les plus actifs et on le charge presque constamment des rapports relatifs au budget.
Lors des Cent-Jours, il rédige l’adresse de la Chambre des pairs au Roi, avant de se retirer à la campagne. De retour à Paris le 8 juillet 1815, il retrouve son titre de pair de France, avec le titre de marquis (21 août 1817). À la Chambre haute, il vote pour la mort dans le procès du maréchal Ney (décembre 1815) et défend la politique ministérielle. Mais il parle en faveur de la liberté de la presse et du commerce des céréales et est, plusieurs fois, membre et rapporteur de la commission du budget.
En outre, il devient, en 1816, membre libre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il en était correspondant depuis la réorganisation de l’Institut en 1800. Puis il est président du collège électoral de Seine-et-Oise, membre du conseil privé et ministre d’État. Enfin, c’est lui qui a communiqué les Lettres inédites de madame de Sévigné publiées par Millevoye en 1814.
Le marquis Germain meurt à Paris, le 14 octobre 1821. Il repose avec Armand de Liegeard, chef de bureau au ministère du Commerce, chevalier de la légion d’honneur (18/01/1850-21/03/1923).
Œuvres :
- traduction de Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith (1805) (où il témoigne de son attachement pour les idées de Quesnay) ;
- traduction de deux romans de l’anglais : Les aventures de Caleb Williams de William Godwin (1795) et Les Visions du château des Pyrénées de Catherine Cuthbertson4 (1809), et des poésies de Lady Montagu (1805) ;
- édition des œuvres complètes de Racine (où il annote les Commentaires de La Harpe sur le tragédien) (1807) ;
- Les Girandoles, ou la Tricherie revient à son maître (1782) – comédie ;
- J’ai vu Lise hier soir, attribuée un temps au comte de Provence – chanson ;
- De la propriété considérée dans ses rapports avec le droit politique (1792) ;
- Abrégé élémentaire des principes de l’économie politique (1796) ;
- Description géographique ou physique du département de Seine-et-Oise (1802) ;
- Théorie des banques d’escompte (1806) ;
- Rapport, au nom de la commission spéciale de sept membres, relativement au projet de loi sur les finances en 1815 (1816) ;
- Deux mémoires sur la valeur des monnaies de compte chez les peuples de l’Antiquité (1817) ;
- Observations en réponse aux « Considérations générales sur l’évaluation des monnaies grecques et romaines » (1818) ;
- Histoire de la monnaie, depuis le temps de la plus haute Antiquité, jusqu’au règne de Charlemagne (1819).
Titres : comte de l’Empire (26 avril 1808), pair de France « à vie » (4 juin 1814), marquis-pair héréditaire (31 août 1817). Distinctions : commandant de la Légion d’honneur (1804), grand-officier de la Légion d’honneur (30 juin 1811), grand-croix de l’Ordre de la Réunion (3 avril 1813).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur), Wikipedia. Date de création : 2016-03-10.