Louis Nicolas Lemercier voit le jour le 23 décembre 1755, à Saintes (Charente Maritime). Il succède vers 1778 à son père dans la charge de lieutenant général criminel de la sénéchaussée de Saintonge. Il siège alors au présidial de Saintes. Partisan des idées nouvelles, Lemercier se fait élire le 21 mars 1789 député du tiers état aux États généraux, où il siège parmi les partisans d’une constitution et défend la constitution civile du clergé.
Après la chute de la royauté, il est élu le 11 septembre 1792 juge au tribunal de district de Montlieu. Puis il devient président du tribunal criminel de Charente-Inférieure avant la Terreur, puis du 24 vendémiaire an IV (16 octobre 1795) à l’an VI. Le 21 germinal an VI (10 avril 1798), il est élu député de la Charente-Inférieure au Conseil des Anciens, dont il devient secrétaire en l’an VII. Il est président de l’assemblée du 23 octobre au 10 novembre 1799. Il y joue un rôle décisif, selon Georges Lefebvre, lors du coup d’État du 18 brumaire, qui porte le général Bonaparte au pouvoir.
Dès le lendemain, il fait partie de la Commission intermédiaire des Anciens, avant de faire partie des 63 premiers membres du Sénat conservateur le 3 nivôse. Président du Sénat conservateur en l’an X, il obtient la même année la sénatorerie d’Angers (Maine-et-Loire). Celle ci comporte une maison et un revenu annuel en domaines nationaux de 20 à 25 000 francs. Lemercier s’installe à Saint-Florent (Cher) le 17 mai 1805.
Il devient membre de la commission administrative du Sénat en 1806. En avril 1814, il se prononce pour la déchéance de Napoléon. Il se rallie aux Bourbons, qui lui octroient un siège à la Chambre des pairs le 4 juin 1814. Toutefois, il perd sa sénatorerie, dont les bâtiments rentrent dans le domaine royal. Tenu à l’écart pendant les Cent-Jours, il retrouve son siège lors de la seconde Restauration. Il vote pour la déportation dans le procès du maréchal Ney.
Il vote la loi du sacrilège. En 1830, il prête serment à Louis-Philippe et se prononce contre le procès des ministres de Charles X. De plus en plus absent du sénat du fait de son grand âge, la révolution de 1848 le prive de son siège.
Il meurt le 11 janvier 1849, à l’âge de 93 ans. Il repose avec son fils Augustin Louis, comte Lemercier (1787-1864), sénateur.
Titres : comte de l’Empire (26 avril 1806), pair de France sous la Restauration et confirmé dans son titre de comte héréditaire (lettres patentes 20/12/1817).
Distinctions : chevalier, commandeur (1805), grand-officier (30 juin 1811), grand-croix de la Légion d’honneur (30 mai 1837).
Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p. 227 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2016-02-20.