Jean-Baptiste Duchand voit le jour à Grenoble (Isère), le 11 mai 1780, de parents riches. Entré à l’école polytechnique en décembre 1796, il devient officier d’artillerie le 13 mars 1798. Mais on lui refuse un certificat de civisme, sans doute à cause de ses parents. Ceci le prive du grade qu’il a mérité et le force à sortir de l’école.
Jean-Baptiste Duchand concourt alors pour une place de lieutenant en second dans l’artillerie de la marine. Il est reçu le 2 juillet 1798. Il fait alors une campagne sur mer, est fait prisonnier, envoyé à Port-Mahon, et parvient à s’évader en octobre 1801. On l’envoie, plus tard, à l’École d’application de Chalons d’où il passe au camp de Boulogne, et plus tard à l’armée de Naples. Il fait la bataille d’Austerlitz sous André Masséna.
En 1807, il est envoyé à l’École d’équitation de Versailles, qu’il quitte le 21 juillet 1808, pour être attaché à la maison militaire de Napoléon, en qualité d’officier d’ordonnance avec le grade de capitaine. Il fait avec l’empereur la campagne de Galice. Il assiste aux premiers travaux du siège de Saragosse, et a l’occasion, devant Madrid, de sauver la vie au duc de Saint-Simon, émigré français, pris les armes à la main dans la ville, et condamné à mort par le conseil de guerre.
Le 16 janvier 1809, il devient chef d’escadron et passe dans le corps d’armée du général Sébastiani. Il assiste aux batailles de Talavera et d’Almonacid. Il passe, en 1810, au 8e corps (armée d’Aragon), sous les ordres de Louis Gabriel Suchet, et prend part à tous les sièges de cette armée. Duchand se distingue surtout au siège de Lérida et au siège de Tortose, où il commanda son arme à l’attaque de gauche, en janvier 1811.
À peine guéri des blessures reçues à Valence, le 30 novembre 1811, il va rejoindre la Grande Armée en Russie. Duchand en rencontre les débris sur l’Oder. Il combat à Bautzen (1813), sous les ordres de Ney, et passe au 12e corps, commandé par Victor Oudinot, en qualité de chef d’état-major d’artillerie. Il rend des services importants, fut, major le 17 août et baron de l’Empire le 19 novembre de la même année.
A Leipzig, il soutient l’effort de 25 000 hommes, soutenus par 30 pièces de canon, qui veulent s’emparer du pont. Il est autorisé à prendre le nom du terrain sur lequel il a combattu, et s’appelle dès lors le baron Duchand de Sancey. Encore souffrant de sa blessure, il prend peu de part à la campagne de France. Louis XVIII le nomme, en 1814, lieutenant-colonel d’un régiment d’artillerie à cheval. Il est à Valence en 1815, lors du débarquement de Napoléon Ier. Aussitôt il va le rejoindre à Grenoble et l’accompagne jusqu’à Paris.
Jean-Baptiste Duchand fait la bataille de Waterloo en qualité de colonel-major de l’artillerie à cheval de la garde impériale. Son régiment se couvre de gloire. Duchand se précipite avec six bouches à feu sur un carré écossais, l’aborde à portée de pistolet avec promptitude. Napoléon, témoin de ce fait, dit avec un intérêt mêlé d’émotion :
« Ne dirait-on pas que Duchand déserte ? »
Lorsque l’armée, retirée derrière la Loire, reçoit l’ordre de prendre la cocarde blanche, le colonel Duchand donne sa démission. On s’empresse de l’accepter car on le considère alors comme un homme hardi et dangereux. Bientôt il se voit persécuté, emprisonné, puis forcé de s’exiler. Chassé de l’Italie, la Bavière lui offre enfin un asile. Rentré en France en 1817, on l’emprisonne sans motif pendant trois mois.
Le 4 septembre 1830, il devient général de brigade, puis il prend la direction de l’École d’artillerie de Metz. Il dirige ensuite l’École de Vincennes et siège au comité d’artillerie à dater de 1836. Puis il obtient le grade de lieutenant-général, le 11 mars 1840. Cette nomination semble au moins prématurée à quelques officiers généraux qui en font l’observation au duc d’Orléans. Mais le prince leur répond :
« Duchand n’est point un courtisan, cela est vrai, mais on le trouve toutes les fois qu’on a besoin de lui. »
Jean-Baptiste Duchand remplit chaque année les fonctions d’inspecteur. Le 25 février 1848, il se trouve investi, par le commissaire provisoire de la guerre, du commandement de la forteresse de Vincennes. Il le garde jusqu’au moment de son admission à la retraite, le 17 avril 1848.
Le 5 janvier 1849, il meurt à Paris, à l’âge de 69 ans. Il repose avec son fils, le baron Anatole Duchand de Sancey (1820-1854), capitaine d’artillerie, son beau-père, Jean Marie Parent (1753-1825), maire d’une partie de Lyon, et son gendre, Jean Baptiste Augustin de Beaune (1796-1849), député à l’assemblée de 1849 pour le Gard.
Publications : Observations sur la nécessité de changer le but en blanc des canons de siège, publiés dans le Spectateur militaire de 1843.
Distinctions : chevalier (1808), officier (8 juillet 1813), commandeur (11 juin 1831), grand-officier de la Légion d’honneur (21 mai 1843).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2008-05-18.