Antoine Georges François baron de Chabaud Latour voit le jour le 15 mars 1769, à Paris, dans une famille protestante originaire de Nîmes (Gard). Il entre, en 1788, comme lieutenant en second dans l’arme du génie. Il passe, l’année suivante, dans le régiment de Rohan-infanterie. Partisan de la Révolution, il commande, en 1791, une légion de la Garde Nationale de Nîmes pour seconder le mouvement fédéraliste.
A la tête d’un corps de volontaires, il est arrêté et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire de Nîmes. Mais sur le point de monter à l’échafaud, il s’évade sous les habits de sa femme venue le voir dans sa prison. Rentré en France après la chute de Robespierre, il vit dans la retraite. Le département du Gard l’élit au Conseil des Cinq-Cents, le 22 germinal an V.
Il s’associe au coup d’Etat de brumaire. Le lendemain, il est nommé membre de la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Il entre au Tribunat le 4 nivôse an VIII et y vote l’établissement de l’empire. Le Sénat le choisit comme député du Gard au Corps législatif, le 6 janvier 1813.
A la première Restauration, membre de la commission de préparation de la Charte, il s’oppose à l’expulsion des députés des pays enlevés à la France par le traité de Paris. Il parle aussi contre la censure et contre l’exportation des laines. Puis il se retire à Nîmes pendant les Cent Jours. Il y protège ses coreligionnaires contre les mouvements qui suivent dans le midi. A la seconde Restauration, il revient à la Chambre, le 26 octobre 1818, élu dans le département du Gard.
Il s’y prononce contre les lois d’exception et contre la nouvelle loi électorale. Il est aussi contre l’impunité pour les crimes politiques qui venaient d’ensanglanter le Midi. Chabaud Latour se fait élire dans le 2e arrondissement du Gard (Saint-Hippolyte), le 23 janvier 1825, en remplacement du comte de Vignole, décédé. Il donc continue à siéger dans l’opposition modérée et défend, en toute occasion, les libertés garanties par la Charte. Le 17 janvier 1831, les électeurs du 3e collège électoral du Gard (Uzès), l’envoient à la Chambre, en remplacement de M. le duc d’Uzès, démissionnaire.
Il meurt pendant la session, le 19 juillet 1832 à Paris. Il repose avec son fils, le général François Henri Ernest, baron Chabaud-Latour (1804-1885).
Titres : Chevalier de l’Empire (11 août 1808), baron (22 novembre 1817). Distinctions : légionnaire (4 frimaire an XII), Officier de la Légion d’honneur (19 octobre 1814).
Sources Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2009-12-29.