Jean Victor Delafosse nait à Pontfarcy (Calvados), le 2 mars 1841. Il fait ses études à Vire, puis à Paris et devient licencié ès lettres. C’est un grand voyageur, parcourant l’Europe. Pendant le siège de Paris en 1870-71, il sert dans la Garde Nationale. Il entre ensuite au Journal de Paris, en 1870. Après le 24 mai 1873, il succéde à M. Weiss au Paris Journal.
Candidat bonapartiste lors des élections du 20 février 1876, dans l’arrondissement de Vire (Calvados), il échoue face au candidat républicain. A la fin de cette même année, il fonde à Paris, avec Albert Darny, un journal bonapartiste, La Nation, qui a une existence éphémère. Il vient ensuite à Caen, créer l’ «Ami de l’Ordre». Candidat officiel du gouvernement du 16 mai, aux élections du 14 octobre 1877, on l’élit à Vire avec une peu confortable avance.
La Chambre invalide cette élection, mais les électeurs convoqués à nouveau le 17 juillet 1878, confirment son mandat. Il prend place à droite dans l’hémicycle. Delafosse devient bientôt un des orateurs les plus écoutés à droite, surtout en matière de politique extérieure. Il se fait réélire à nouveau lors du scrutin du 21 août 1881. Il interpelle le ministre des Affaires étrangères sur son attitude hostile vis à vis de la Turquie, sur la question égyptienne, etc.
Porté sur la liste conservatrice du Calvados aux élections du 4 octobre 1885, Jules Delafosse est élu le premier sur sept candidats. Il s’élève le 22 décembre suivant contre les crédits réclamés pour le Tonkin et continue à protester contre la politique coloniale. En juillet 1887, son nom est mêlé aux propositions de coup d’état qui auraient été faites au général Boulanger, d’une part, par 94 généraux, d’autre part, par une délégation de la droite.
Jules Delafosse reconnut avoir eu des discutions avec le général Boulanger à titre privé. Il est de nouveau élu député de 1902 à 1916. Il ne manque jamais une occasion de protester contre la politique coloniale des gouvernements. C’est le mari de Suzanne Garnier (1821-1916). Jules Delafosse s’éteint le 31 janvier 1916, à Paris. Il repose avec son beau-père, le député François Garnier (1793-1870), et son beau-frère, le député Etienne Henry Garnier (1822-1890).
Publications :
- Théorie de L’Ordre, Paris, Plon (1901) ;
- Psychologie du député, Paris, Plon-Nourrit et Cie (1904) ;
- Hommes et choses, Dentu (1888).
Distinctions : chevalier (5 novembre 1877) de la Légion d’honneur.
Sources : Dictionnaire des personnalités parlementaires, Paris (1885) ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2008-10-04.