Pierre Pradié nait à Marcillac (Aveyron) le 19 mai 1816. C’est le fils d’un notaire. Il étudie le droit puis se fait inscrire au barreau de Rodez (Aveyron), en 1836. Pradié succède à son père dans sa charge de notaire. Il s’occupe aussi activement de politique. Démocrate de l’école néo-catholique qui reconnait pour chef Buchez, il publie un écrit philosophique intitulé: Essai sur l’être divin.
Il se présente, au lendemain de la révolution de 1848, comme candidat républicain modéré et catholique, à l’Assemblée constituante dans le département de l’Aveyron. Grâce à l’appui du clergé, il est élu, le 6e sur 10. Membre et secrétaire du comité des cultes, M. Pradié prend place au centre et vote, généralement avec la gauche :
- contre le rétablissement du cautionnement, pour les poursuites contre Caussidière (il s’abstient dans le scrutin relatif à Louis Blanc, ne trouvant pas les charges suffisantes),
- contre le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l’abolition de la peine de mort,
- pour l’amendement Deville portant suppression du l’emplacement militaire,
- contre le droit au travail, pour l’ordre du jour en l’honneur de Cavaignac,
- contre la proposition Râteau,
- contre l’interdiction des clubs (aux autres scrutins il est porté absent par congé).
Réélu, le 13 mai 1849, représentant de l’Aveyron à l’Assemblée législative, il combat la politique de l’Elysée dans les rangs de la minorité démocratique, vote et proteste contre la loi restrictive du suffrage universel, et présente une proposition qui fait quelque bruit, et qui a trait à la responsabilité du président et de ses ministres.
Cette proposition est inscrite à l’ordre du jour peu de temps avant le coup d’Etat du 2 décembre, qui rend M. Pradié à la vie privée. Il s’occupe, pendant toute la durée de l’empire, de travaux de philosophie religieuse : le Philosophe (1858) … Il reparait sur la scène parlementaire le 8 février 1871, élu comme représentant de l’Aveyron à l’Assemblée nationale.
Converti à la monarchie, il prend place au centre droit, appuie la proposition de déchéance de l’Empire, présente divers projets de loi intéressant la religion et le clergé, les développe dans une série de brochures intitulées Notes à mes collègues, et se prononce pour la paix, pour les prières publiques, pour l’abrogation des lois d’exil, contre le retour de l’Assemblée à Paris, pour la chute de Thiers au 24 mai, pour le septennat, la loi des maires, le ministère de Broglie, contre les amendements Wallon et Pascal Duprat, contre l’ensemble des lois constitutionnelles.
M. Pradié se représente, le 20 février 1876, dans la 2e circonscription de l’arrondissement de Rodez mais il n’obtient que 1,681 voix au premier tour, et se retire de la lutte. Il décède le 8 mars 1892 à Paris. Il repose avec son arrière-petit-fils, le peintre Bernard Requichot (1929-1961) (cf. l’arbre généalogique reconstitué ci dessous).
Publications :
- Défense des ordres religieux en général, et des Jésuites en particulier, contre l’intolérance des préjugés modernes, suivi de Paul, petit roman religieux, Paris, Sagnier et Bray (1846) ;
- Essai sur l’Etre divin ou recherches scientifiques des lois universelles, Paris, Sagnier et Bray (1847) ;
- De l’éducation et de la liberté d’enseignement, et des rapports de l’Eglise avec l’Etat, Paris, Sagnier et Bray (1847) ;
- La question religieuse en 1682, 1790, 1802 et 1848 et historique complet des travaux du Comité des cultes de l’Assemblée constituante de 1848, Paris, Sagnier et Bray (1849) ;
- Le vieux monde devant le monde nouveau ou mes quatre brochures, Paris, bureaux de la République universelle (1850) ;
- Principes de la philosophie chrétienne sur les rapports de Dieu avec le monde et de la religion avec la science, Paris, Sagnier et Bray (1854) ;
- Le Philosophe. Nécessité d’une réforme dans le haut enseignement et dans l’apologétique, Paris, Walder (1858) ;
- La Démocratie française, ses rapports avec la monarchie et le catholicisme, son organisation, Paris, Jouby (1860) ;
- La liberté, Paris, Jouby (1861) ;
- Le monde nouveau ou le monde de Jésus-Christ ». Paris, R. Ruffet (1863) ;
- La liberté politique et religieuse, Paris, R. Ruffet (1864) ;
- Traité des rapports de la Religion et de la Politique, de l’Eglise et de l’Etat dans la société moderne, Paris, V. Palmé (1874) ;
- La divine constitution de l’univers, Paris, V. Retaux (1894).
Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2009-12-24.