Roger de Beauvoir, de son vrai nom Eugène Augustin Nicolas Roger, voit le jour le 28 novembre 1807, à Paris. C’est un romancier et auteur dramatique. Roger de Beauvoir est « l’ami de cœur et d’intelligence » de Barbey d’Aurevilly. Pour le grand public, il est aussi le « Musset brun », un homme d’une verve inédite et d’une richesse confortable. Avant même de rencontrer Barbey, Roger de Beauvoir a fait ses preuves.
Auteur d’un recueil « fashionable » de vers, collaborateur de journaux, il a déjà imposé son talent brillant et son écriture plaisante. Dandy aidé par l’argent des deux mariages de sa mère, il est admiré de tous pour son appartement de la rue de la Paix, raffiné et spirituel comme son propriétaire. Avec Roqueplan et d’autres, il impose sa silhouette et ses habits aux cafés et au Boulevard, chez Tortoni et à l’Opéra.
Causeur insatiable, mondain extrême, amateur de tableaux et de vin de Champagne, Roger de Beauvoir est également un terrible duelliste. Au moindre prétexte, il envoie ses témoins, y compris à Honoré de Balzac qui a la bêtise de railler son nom dans la Petite revue parisienne. Il repousse la lettre d’excuse d’une quarantaine de pages du romancier d’un cinglant :
« de monsieur de Balzac je ne veux que la peau».
Le duel n’est évité que de justesse et grâce à la publication d’un rectificatif. Dandy byronien, Beauvoir trouve Brummel trop ennuyeux, du moins pour le tempérament français. Avec Barbey, il raille sans cesse l’équitation et tous les sports que les Anglais importent alors en France via le Jockey et les autres clubs. Le 7 janvier 1844, il épouse Léocadie Doze, comédienne connue pour sa grande beauté dont il séparera judiciairement en 1850.
Il a trois enfants de cette union. La fin de Roger de Beauvoir est d’une tristesse toute dandy. Ruiné par sa séparation, il fait une lente descente aux enfers. Il fait même deux mois de prison pour avoir insulté son infâme belle-mère qui lui soutire jusqu’au dernier de ses sous. Beauvoir meurt ruiné comme d’Orsay, mais jamais seul, visité jusqu’au bout par Barbey.
Il est, comme tant d’autres dandys, marqué du sceau de la tragédie. Il décède à Paris, le 30 octobre 1866.
Sources : -. Date de création : 2008-03-08.
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