C’est le frère cadet du comte Joseph Barthélémy Sieyès (1744-1830), membre de l’assemblée constituante.
Vicaire général de Chartres en 1787, proche des idées nouvelles du Siècle des Lumières, Emmanuel Joseph Sieyès lance en 1789 un opuscule ayant pour titre «Qu’est-ce que le Tiers Etat?» qui lui confère immédiatement une grande popularité. Elu député du Tiers par les parisiens après son éviction par l’ordre du clergé, il joue un rôle déterminant en juin 1789 dans la mutation des Etats en Assemblée Nationale et dans l’opposition au roi Louis XVI, rôle qu’il perdra très vite.
C’est l’un des créateurs du Club des Jacobins sans y occuper une place prépondérante. La Convention trouve en lui un député modéré, il vote malgré tout la mort du Roi. Pendant la Terreur et les exactions qui suivirent, il demeure effacé : l’incorruptible le surnomme la « taupe de la révolution ». A la chute de Robespierre, il a une activité diplomatique sans grand éclat. Il se fait élire deux fois au Comité de Salut Public, en 1795.
Député aux Cinq-Cents, il devient directeur en mai 1799 et, soucieux de fomenter un coup d’état qui assurerait le pouvoir civil avec le soutien des militaires, il prépare avec Bonaparte le 18 brumaire qui lui donne le titre de consul provisoire. Son projet de constitution de l’an VIII déplaît au Premier consul qui l’écarte du pouvoir. Il est pourtant président du Sénat en 1800.
Proscrit par la terreur blanche en 1815, il est exilé de 1816 à 1830 comme régicide. Il s’éteint en 1836.
Titres : comte de l’Empire (1809). Sources : -. Date de création : 2005-07-08.
