Jacques Laffitte voit le jour à Bayonne (Pyrénées Atlantiques), le 24 octobre 1767. Sa famille est d’origine modeste et nombreuse, dix enfants naîtront. Pierre Laffitte, son père, est maître charpentier. Le jeune Jacques fait de courtes études, puis devient apprenti charpentier auprès de son père. C’est ensuite un clerc de notaire à Bayonne, puis un commis chez un négociant de Bayonne.
Laffitte, en 1788, à l’âge de vingt et un ans, entre chez le banquier Jean Frédéric Perrégaux. Il acquiert rapidement la confiance de ce dernier. Jacques Laffitte possède de réelles qualités et montre de grandes aptitudes pour le métier de la banque. Grâce à ses dons, il connaît une promotion rapide. La Banque Perrégaux est à cette époque, en raison de ses liens et relations avec l’étranger, la banque du Comité de Salut Public.
Perrégaux sera par la suite, l’un des conseillers financiers de l’Empereur Napoléon. Perrégaux lui permet de progresser. Il lui confie de grandes responsabilités de plus en plus importantes. Laffitte est intéressé aux bénéfices, Perrégaux en fait son associé en 1806 et ils fondent tous deux la Société Perrégaux et Cie.
Mais Perrégaux tombe malade, ce qui l’oblige à dissoudre la société. Une nouvelle société est donc créée, en 1807 : Perrégaux, Laffitte et Cie. Laffitte en détient 50% du capital social, il devient le Directeur-Gérant. Le reste du capital étant partagé entre les enfants de Perrégaux. Cette nouvelle Banque devient rapidement la première Banque de Paris et l’une des plus importantes en Europe.
Jacques Laffitte devient Régent de la Banque de France le 19 janvier 1809, en lieu et place de Perrégaux décédé. Il est juge au Tribunal de Commerce de la Seine à la même époque. Il devient président de la Chambre de Commerce en 1810. Gouverneur de la Banque de France, le 6 avril 1814, il occupera cette fonction sans arrêt jusqu’en 1820.
C’est maintenant un homme riche, à la tête d’une grande fortune, ce qui lui permet de racheter le château de Maisons à la duchesse de Montebello, veuve du maréchal Lannes en 1818. Il possède déjà le château de Meudon, le château de Breteuil-sur-Iton (Eure) et un hôtel particulier à Paris. Il épouse en 1801, Marie Françoise Laeut, fille d’un négociant, dont il aura une fille unique, Albine, qu’épousera en 1828, le fils du maréchal Michel Ney.
Jacques Laffitte est également un homme politique, député de la Seine en 1816. Il siège dans l‘opposition libérale. C’est l’un des fomenteurs de l’insurrection de juillet 1830, qui conduit aux Trois Glorieuses et à la chute de Charles X. Il finance le journal Le National. Président du Conseil avec le portefeuille de Ministre des Finances, le 2 novembre 1830, il restera à ce poste jusqu’au 13 mars 1831.
Sa tâche n’est pas simple. Il doit faire face à une émeute suite au procès (du 15 au 21 décembre 1830) des ministres de Charles X, condamnés à la détention perpétuelle. Il démissionne suite à des désaccords avec le roi Louis Philippe qui le remplace par Casimir Perier. Mais, réélu député quelques années plus tard, il siège alors dans l’opposition au roi Louis Philippe.
Il demandera plus tard pardon à Dieu d’avoir concouru à la Révolution de juillet. Il crée néanmoins une nouvelle banque d’affaires en 1836. En 1833, Laffitte connaît des difficultés financières, il vend une partie de son domaine de Maisons sous forme de lotissements vendus à des familles aisées de Paris. Par lui, Maisons devient une ville composée de maisons de campagne. Grâce à une campagne publicitaire bien orchestrée, les acquéreurs se ruent à Maisons.
C’est à cette époque que l’appellation Maisons-Laffitte commence à être utilisée. Elle deviendra officielle en 1882 seulement. C’est à Maisons que sont organisées les premières courses de chevaux à partir de 1833. C’est une idée de son gendre et de son neveu.
C’est à lui que l’empereur Napoléon confie l’exécution de son testament. Il décède à Paris, le 26 mai 1844, âgé de soixante-dix-sept ans. Il repose avec son frère, le député Martin Laffitte dit Martin-Laffitte (1773-1840).
Sources :-. Date de création : 2006-04-30.