D’un côté, la stèle est ornée d’un médaillon représentant le visage du fils chéri, vêtu de son uniforme de parade. Y figurent aussi un sabre et une carabine sculptés ainsi qu’une très classique allégorie de la douleur. De l’autre, on trouve une épitaphe des plus conventionnelles – et donc des plus élogieuses – ainsi que le récit des derniers moments du jeune homme.
Bien que restauré il y a quelques années, le monument est à nouveau très dégradé. Ce monument a donné son nom au « Bosquet du Dragon », ancien nom de la division où il est érigé, ainsi qu’au « Chemin de Dragon » qui passe tout prés.
Inscriptions :
(Face avant) STA VIATOR HEROEM VIDES (Tu vois le héros voyageur) Hommage d’une tendre mère à la mémoire du meilleur et du plus malheureux des fils Antoine C. M. de Guillaume Lagrange, fils unique, âgé de 25 ans et 6 mois, né à Orléans, sous-officier dans le 16 regt. de dragons, mort en héros sur le champ de Bataille au combat du 4 février 1807, dans les déserts de Pologne.
(Au revers) Monument élevé à la gloire du plus tendre des fils et des amis. Antoine C. M. de Guillaume Lagrange, fils unique âgé de 25 ans et demi, sous-officier au 16e régiment de dragons, mort en héros, sur le champ de bataille, victime de son courage, de sa bravoure, regretté de ses chefs, de ses amis, de ses camarades et généralement de tous ceux qui le connaissaient.
Il est le rejeton de la plus ancienne noblesse de Limoges. Ses ancêtres ont servi avec distinction et ont occupé des places honorables. Après avoir signalé sa valeur à Austerlitz, à Iéna, à Erfurt, à Spandau ; etc. Il trouva la mort dans les affreux déserts de Pologne, au combat du 4 Février 1807. C’est à l’entrée d’un village, dans un passage dangereux ; on demanda : qui va passer le premier. C’est moi, s’écrit-il.
Aussitôt il s’élance… A l’instant une balle lui perce le cœur !!! Ses dernières paroles sur le champ de bataille, furent : Ma mère ! Ma pauvre mère !! O mon cher et bien aimé fils, mon meilleur ami ! Tout ce que j’avais de plus précieux au monde ! C’est ta bravoure, ton grand dévouement à la patrie, qui me prive de te revoir ; seul bonheur que nous désirions. O toi si bon, si aimant, si sensible jamais je ne te pleurerai assez, ni autant que tu le méritais.
Toi qui possédais toutes les qualités de l’âme et du cœur reçois l’hommage de ta malheureuse et inconsolable mère. La mort seule peut mettre un terme à sa douleur. Etres bons et sensibles, plaignez son sort, il méritait bien de vivre, d’être réuni à sa tendre mère. Il ne demandait à Dieu pour récompense de tant de peines et de fatigues, que de la revoir, de la serrer encore une fois contre son cœur, avant que de finir l’un et l’autre leur carrière.
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