C’est à Sarrelouis, quelques mois seulement avant le futur empereur, que voit le jour Michel Ney, le 10 janvier 1769. Son père, tonnelier, le destine au notariat, mais en décembre 1788, il préfère revêtir le dolman bleu ciel et la pelisse écarlate des hussards du régiment Colonel-Général qui tient garnison à Metz. C’est un uniforme qui cadre bien avec sa stature imposante.
Son teint vermeil et ses cheveux roux le font surnommer « Le rougeaud » par ses camarades. Il assiste à Valmy avec son régiment devenu le 5ème hussard. L’adjudant Michel Ney assiste à la fameuse canonnade qui le 20 septembre 1792, met en fuite l’armée prussienne. Deux mois après, il reçoit ses épaulettes de lieutenant. Il est tour à tour nommé capitaine (1794), général de brigade (1796) puis général de division (1799).
Michel Ney a un caractère impulsif, sans diplomatie, qui lui vaut quelques inimitiés, mais même ses détracteurs reconnaissent son courage et sa franchise qui n’épargne pas non plus ses supérieurs. Il sert sous des chefs prestigieux, Kléber, Hoche, Moreau qui dit de lui « il est brave à outrance ». Une bravoure qui frise la témérité. Le 18 brumaire, il se rallie à Bonaparte. A la bataille d’ Hohenlinden, il taille les Autrichiens en pièces le 3 décembre 1800.
Le 19 mai 1804, au lendemain de la proclamation de l’Empire, Napoléon, par décret, nomme ses premiers maréchaux : Ney sera l’un d’eux. A Ulm, l’année suivante, il subit les foudres de l’Empereur pour son indiscipline et son impétuosité. Il se reprend et c’est le fait d’armes d’Elchingen. En 1807, il est le héros de Friedland.
Il est envoyé en Espagne avec le 6ème corps pour soutenir le roi Joseph, mais l’animosité est telle entre André Masséna et Ney que ce dernier est rappelé à Paris. En mai 1812, la grande armée par pour la Russie, Ney se couvre de gloire à Borodino ce qui lui vaut le titre de prince de la Moscowa (nom français de Borodino). Au cours de la retraite, c’est le 3ème corps de Ney qui forme l’arrière garde et protégé la troupe.
C’est le fusil à la main comme un simple troupier qu’il pousse ses hommes, déploie des tonnes de courage, sauve incontestablement le reste de la grande armée. C’est au cours de cette campagne que naît la légende du « brave des braves ». Les campagnes de 1813 et 1814 trouvent leur épilogue à Fontainebleau le 11 avril, et Ney est de ceux qui exigent avec le plus de véhémence l’abdication de l’Empereur.
C’est sur le même ton qu’il assure quelques mois plus tard à Louis XVIII qu’il ramènera Bonaparte dans une «cage de fer». En ralliant Napoléon lors des Cent-Jours, Ney signe ainsi son arrêt de mort. A Waterloo, sentant la partie perdue, Ney s’expose aux boulets mais la mort l’ignore. Jugé et condamné par ses pairs, le 7 décembre 1815, c’est sous des balles françaises que le brave des braves trouve la mort, Louis XVIII n’ayant pas pardonné. Il reposa d’abord dans la 42ème division, puis dans la 29ème division.
D’aucuns prétendent qu’une mystérieuse conjuration d’origine maçonnique lui aurait épargné le peloton d’exécution. Emigré Aux Etats-Unis, il serait devenu professeur ou instituteur. On y montrerait même sa prétendue sépulture, au nom de « Stuart Pitt Ney ». Il repose avec son beau-frère, le préfet Charles Guillaume Gamot (1766-1820).
Hommages : Un des boulevards extérieur de Paris porte son nom (Paris 18ème).
Pour lire la seconde vie du maréchal Ney, légende ou réalité ?
Sources : -. Date de création : 2005-09-13.