Charles Guillaume Gamot, voit le jour le 21 octobre 1766, au Havre (Seine-Maritime). Il est le fils de Charles Guillaume Augustin Gamot (1736-1777), capitaine négrier, et de Marie Anne Françoise Duval. Après des études au Havre, il devient négociant, puis agent de la ville du Havre à Saint-Domingue de 1792 à 1794, pendant les années où des colons pactisent avec les Britanniques et les Espagnols.
Il rentre en France en 1794, où il est élu conseiller municipal du Havre. En 1796, il s’installe à Paris comme banquier. Le 26 brumaire de l’An VII (6 novembre 1798), il épouse Antoinette-Louise Auguié de Lascans dont il aura deux filles et un fils, Charles Henri, qui sera trésorier-payeur général du département des Bouches-du-Rhône. Par ce mariage, il devient le beau-frère du maréchal Ney.
Il devient, en 1798, administrateur général des droits réunis, puis (par changement du nom de service en 1804) administrateur général des contributions indirectes. En 1813, l’Empereur a besoin de conscrits, la Lozère n’en fournit pas assez. On destitue le préfet Florens et nomme Charles Gamot à sa place, le 12 mars 1813. Il occupe ce poste à Mende jusqu’au 10 juin 1814.
À son arrivée, il constate que le département a un arriéré de plus de 700 conscrits. La nouvelle levée en France de 80 000 conscrits en ajoute 270 pour la Lozère. Il constate que les appelés protestants sont plus obéissants que les catholiques. Il met les gendarmes en chasse d’appelés, harangue les maires, met les curés sous pression pour qu’ils exhortent les appelés.
Mais la résistance est grande : des fausses dates de naissance, un afflux de mariages, d’inscriptions au séminaire, de déserteurs sont autant de causes qui empêchent d’atteindre le nombre fixé. Durant les quinze mois de son préfectorat, il fait trois tournées dans le département. Les rapports de ces tournées, publiés sous le nom Les tournées du préfet Gamot, sont des vrais documents historiques sur la vie en Lozère.
Il note la pauvreté du département, le mauvais état des voiries, de la santé, de l’enseignement (les trois-quarts des maires ne savent pas lire !), il avertit contre le déboisement qui a tourné les Causses en désert et dénude progressivement la forêt de Mercoire, la Margeride, le mont Lozère. Charles Gamot laisse, par ailleurs, quelques aquarelles sur la Lozère.
À la Première Restauration, le roi Louis XVIII le nomme, le 6 juin 1814, préfet de l’Yonne, à Auxerre. Pendant les Cent-Jours, il est le premier préfet en exercice à recevoir officiellement l’Empereur dans sa préfecture. C’est là que le maréchal Ney, son beau-frère, rejoint Napoléon le 17 et 18 mars 1815 avec 20 000 hommes.
Un décret impérial du 6 avril 2015 le confirme dans son poste de préfet de l’Yonne. Au retour du roi, à la Seconde Restauration, Gamot est destitué, Ney emprisonné et exécuté. Gamot, fidèle à son beau-frère, lui procurera une tombe au cimetière du Père-Lachaise. Sa santé se détériore et le 20 mai 1820, il meurt à Paris, à l’âge de 54 ans. Il repose avec son beau-frère, le maréchal Michel Ney, duc d’Elchingen (1769-1815).
Publications :
- Aperçu philosophique et politique sur l’esclavage des nègres des colonies françaises (sous le pseudonyme un ami de l’humanité) ;
- Élisabeth de France, sœur de Louis XVI : tragédie en trois actes et en vers (1797) ;
- Les Tournées du préfet Gamot : La Lozère à la fin du Premier Empire (Mémoire) (1813-1814) édité et commenté par Bardy Benjamin, C.E.R. de Mende (1985) ;
- Réfutation, en ce qui concerne le maréchal Ney, de l’ouvrage ayant pour titre Campagne de 1815… par le général Gourgaud, 1818.
Distinctions : chevalier (27 juillet 1814), officier de la Légion d’honneur (22 décembre 1814).
Sources : Base léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2016-10-21.