Jacques Louis Henri Chauchat voit le jour à Paris le 17 mars 1863. C’est le fils de Jacques Henri Chauchat (1832-1897), conseiller d’État, chef de cabinet du Ministre des Travaux publics. Il descend de Jacques Chauchat (1730-1785), échevin de Paris qui a laissé son nom à une rue du 9ème arrondissement. Élève de l’école Polytechnique, il fait ensuite carrière dans l’artillerie.
Capitaine de la Commission d’expériences de Versailles, il sert ensuite employé à la manufacture d’armes de Puteaux puis à celle de Saint-Étienne. Dès 1911, il se spécialise dans les armes automatiques. Lieutenant-colonel puis colonel durant la Grande Guerre, on l’affecte à l’atelier de construction de Puteaux à partir de 1914. Il meurt à son domicile parisien le 5 septembre 1917.
Louis Chauchat est aussi, toute sa vie, un tireur d’élite qui représente la France dans les compétitions internationales.
C’est le père de cinq enfants (Henri, Maurice, Roger, Bernard et Alice), dont l’aîné, Henri (1893-1972) intègrera à son tour, en 1919, l’École polytechnique. Il repose avec son père, Jacques Henri Chauchat (1832-1897), conseiller d’état, sa mère, Marie Geoffroy-Château (1839-1909), fille de l’écrivain Louis Geoffroy (1858-1903), et son épouse; Léonie Eugénie Yvonne Labouret (1870-1952).
Pour en savoir plus sur « the king of shooting », surnom que lui ont donné les américains.
Le fusil-mitrailleur Chauchat
C’est l’appellation commune du fusil-mitrailleur Mle 1915 CSRG. Le colonel Louis Chauchat et le contrôleur d’armes Charles Sutter réalisent le prototype. Celui ci est, ensuite, fabriqué à l’Atelier de construction de Puteaux (APX). L’essentiel de la production de série, pour les armées françaises et américaines, se fait au sein de l’usine des Cycles Gladiator, au Pré-Saint-Gervais, dirigée par Paul Ribeyrolles.
Sous l’impulsion du général Joffre, on le met en service dans l’infanterie française en 1916, durant la Première Guerre mondiale. Il est également largement utilisé par l’armée américaine en 1917-1918. Arme légère, de poids et d’encombrement limités, il augmente nettement la densité des feux offensifs de l’infanterie.
L’arme n’est toutefois sans réels problèmes. Ceux ci sont causés par des fabrications trop simplifiées afin de permettre d’urgence la production en très grande série. 262 000 CSRG sont fabriqués en trois ans !
Outre l’armée française et américaine, les soldats belges (6 900 armes), grecs (3 900), polonais (11 000 environ), russes et serbes l’utilisent aussi. Les Allemands s’en servent, après en avoir capturé. Durant la Seconde Guerre mondiale, la France, la Finlande et la Wehrmacht (stocks français polonais, grecs, yougoslaves ou belges) l’utilisent aussi. Les soldats syriens s’en servent, enfin, lors de la guerre contre Israël, en 1948.
Distinctions : chevalier (29 décembre 1903), officier de la Légion d’honneur (16 février 1916), commandeur de Sainte-Anne de Russie et de la Couronne de Belgique, compagnon de Saint-Michel et Saint-Georges, décoré de la mutualité militaire, officier d’Académie.
Sources : Bauer (Paul) Deux siècles d’histoire au Père Lachaise, cimetière et nécropole de Paris, Paris, 2006, p.197 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Conservation du cimetière (Rebecca Joly). Date de création : 2009-06-18.