Juliette Dodu voit le jour à Saint-Denis (Réunion), le 15 juin 1848. Elle quitte l’île à l’âge de seize ans pour suivre sa mère, veuve, qui a trouvé un travail comme directrice du bureau du télégraphe de la ville de Pithiviers (Loiret). Survient la guerre franco-prussienne de 1870. Les troupes de Bismarck investissent Pithiviers le 20 septembre 1870.
Le bureau du télégraphe est alors investi par l’ennemi. Celui ci relègue la famille Dodu au premier étage de la maison. La jeune fille, âgée de vingt-deux ans a alors l’idée de bricoler et modifier une dérivation sur le fil du télégraphe qui passe fort à propos dans la chambre. Ayant très habilement détourné un appareil de réception, elle peut ainsi intercepter les dépêches et les transmissions du poste télégraphique de Pithiviers chaque fois que les prussiens reçoivent ou envoient des messages.
Pendant dix-sept jours, les soldats prussiens, ne se doutant de rien, envoient des dépêches que la jeune créole fait parvenir immédiatement aux autorités françaises. Elle sauve ainsi la vie aux quarante mille soldats du général d’Aurelles de Paladines. Mais, les prussiens découvrent la supercherie. Traduite devant une cour martiale, la jeune fille est condamnée à mort.
L’armistice survient fort à propos avant son exécution. Le prince Frédéric Charles de Prusse la gracie et la fait libérer.
Elle est la compagne du médecin le baron Hippolyte Larrey, chirurgien de Napoléon III. Juliette Dodu décède le 28 octobre 1909 chez son beau-frère, le peintre Odilon Redon.
Distinctions : Première femme chevalier de la Légion d’honneur (30 juillet 1878) et de la Médaille Militaire.
Hommages : Une rue de Paris porte son nom ainsi qu’à Saint-Denis de la Réunion. La Poste édite un timbre à l’effigie de Juliette Dodu. Sa vente a été un franc succès à Pithiviers et dans la région d’origine de l’héroïne.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-04-13.