Pierre Augustin Caron, dit Beaumarchais, voit le jour à Paris, le 24 janvier 1732. Ce fils d’horloger est l’inventeur à vingt ans, d’un système d’échappement de montre. Il se dispute la paternité de cette invention avec le célèbre horloger Lepaute. Ce touche à tout de génie sera tour à tour auteur dramatique, musicien, éditeur, agent secret, courtisan, homme d’affaires, trafiquant.
Quand il ne négocie pas, il occupe des charges à la Cour. Pâris-Duverney l’initie aux méandres de la finance. Caron est un procédurier né, il mène de front bien des procès que ce soit familiaux, financiers, politiques etc… Il se mêle de politique étrangère sous le manteau, soit avec le chevalier d’Eon à Londres en 1775, soit en apportant de l’aide aux insurgés américains ou encore de l’achat d’armes aux Pays Bas pour la jeune République.
En 1756, il prend le nom de Beaumarchais, du nom d’une terre de son épouse. Il bâtit sa fortune sur des coups de hasard, c’est lui qui organise la gestion et l’exploitation de la forêt de Chinon, on lui doit l’édition des «Œuvres» de Voltaire (1783-1790). Par ailleurs, il finance la Compagnie des Eaux. Il est sur tous les fronts, sur toutes les brèches, fait de sa plume un instrument de dénonciation des privilèges.
Il entre en littérature il fournit à Lenormand d’Etioles, époux de la marquise de Pompadour, un livret intitulé «Les Parades» (1757-1763). Beaumarchais s’intéresse au théâtre et donne à la Comédie Française «Eugénie» en 1767. Ce sera un demi-échec. On lui doit la publication d’un ouvrage, «Essai sur le genre dramatique sérieux» et «les Deux amis», en 1770, ce sera un cuisant échec.
En 1773, la Comédie Française reçoit le «Barbier de Séville», qui sera créé en 1775. C’est le début d’une longue série de représentations. En 1781, le Théâtre Français reçoit «la Folle journée ou le Mariage de Figaro», mais la comédie est censurée. Beaumarchais obtient alors le soutient de la Reine Marie-Antoinette et crée la pièce le 27 avril 1784.
C’est le plus grand triomphe de la Comédie Française. Il écrit un livret d’opéra, «Tarare», dont la musique est de Salieri. Beaumarchais se lance alors dans des opérations peu claires, notamment la construction de sa maison derrière la Bastille. Lui qui se va le défenseur des opprimés et celui de la tolérance, se trouve discrédité.
En 1792, le théâtre du Marais crée la pièce «La Mère coupable», troisième volet de la trilogie de Figaro. Mais pour Beaumarchais, rien ne va plus, il connaît la prison, l’exil et la ruine. Il se défend et publie de nombreux mémoires. Il décède presque oublié le 18 mai 1799. Tout d’abord inhumé dans sa propriété, il est transféré au Père Lachaise lors de la vente et de la destruction de celle-ci. Il repose aujourd’hui avec trois de ses descendants, le général Charles Edouard Delarue de Beaumarchais (1799-1878) et les ambassadeurs Maurice Paul Jean Delarue de Beaumarchais (1872-1952) et Jacques de Beaumarchais (1913-1979).
Sources : -. Date de création : 2005-11-30.