Jean-Pierre Joseph Lacave-Laplagne nait à Montesquiou (Gers), le 12 août 1795. Admis en 1811 à l’École polytechnique, Jean Lacave-Laplagne en sort avec le grade de lieutenant d’artillerie. Dans les rangs de la Grande armée, il prend part aux dernières campagnes de l’Empire. Il donne sa démission lors du retour des Bourbons.
Lacave-Laplagne s’applique alors à l’étude du droit, se fait recevoir avocat au barreau de Toulouse. Il entre dans la magistrature comme procureur du roi, en 1819. Puis il est nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes, en 1821. Rallié à la monarchie de Juillet, il devient conseiller-maître (13 mars 1831) sur la proposition du baron Louis. Il se présente, avec l’appui du gouvernement, à la députation dans le 5e collège du Gers (Mirande), en remplacement d’Adolphe Thiers, nommé ministre.
Il est élu le 27 décembre 1834 et siège au centre, soutenant la politique ministérielle, participant activement à plusieurs discussions où sa compétence et son talent oratoire sont favorablement remarqués (la responsabilité des ministres, le jury, le budget, les remontes, la taxe sur les fers) et rapportant le projet de loi sur le Conseil d’État.
La session de 1836 le voit fréquemment à la tribune. La loi sur les chemins vicinaux, les finances, la proposition Gouin en faveur de la conversion des rentes lui fournissent matière à des discours intéressants. En 1837, il traite la question des attributions municipales.
Il soutient aussi, comme rapporteur, un projet de loi pour l’ouverture d’un crédit d’un million destiné à solder la dot de la princesse Louise d’Orléans, devenue reine des Belges. Mais le gouvernement ne peut, malgré l’appui du rapporteur, faire adopter cette loi par la Chambre.
En récompense de son soutien dans cette affaire délicate, le deuxième gouvernement Molé le nomme ministre des Finances, le 15 avril 1837. En conséquence, il doit se représenter devant ses électeurs qui confirment son mandat. Il est réélu aux élections générales du 4 novembre 1837 et le 2 mars 1839.
Comme ministre, il doit défendre, durant cette période, tous les projets de lois financiers du gouvernement. Dans la session de 1838, il expose les idées du cabinet relativement à la conversion des rentes, à l’esclavage, au défrichement des bois, à la fixation du cadre de l’état-major général de l’armée, aux chemins de fer, au budget, à la perception de l’impôt sur les sucres et à l’exploitation des mines de sel et des sources salées.
Il montre de la compétence, mais peu d’éclat. Le 4 mars 1839, il quitte le pouvoir avec le ministère dont il fait partie. Il reprend sa place dans la majorité conservatrice de la Chambre des députés. Il continue de participer aux débats sur les finances et les travaux publics. Lacave-Laplagne intervient ainsi, en 1842, sur les privilèges de la Banque de France, sur le recensement, sur les chemins de fer, etc.
Il est également le rapporteur du budget de 1843. Lacave-Laplagne occupe pour la seconde fois le portefeuille des finances à la mort de Georges Humann, le 25 avril 1842. Il le conserve jusqu’au 8 mai 1847, dans le troisième ministère Soult. Il soutient notamment la position du gouvernement sur la réduction de l’effectif de l’armée, la police de la chasse, les patentes, le recrutement, la conversion, la réforme postale, l’affranchissement du timbre des journaux et écrits périodiques, des concessions de chemins de fer, les douanes, l’impôt du sel, etc.
Réélu député le 9 juillet 1842 et le 1er août 1846 (300 voix sur 339 votants), il apporte son concours à la monarchie de Juillet jusqu’en 1848. Louis-Philippe Ier lui confie également l’administration des biens du duc d’Aumale. Le département du Gers l’élit le 13 mai 1849 à l’Assemblée législative. Mais il succombe le lendemain à un accès de goutte.
Son fils, Louis Lacave-Laplagne, est également député du Gers, puis sénateur de ce département. Son frère, Raymond Lacave-Laplagne-Barris, magistrat et Pair de France, est également sénateur.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2008-05-26.