Georges Kellner voit le jour le 26 Février 1831, à Leopoldstadt, à Vienne (Autriche). Après un apprentissage de sellier, en Autriche, il travaille en 1851 chez Proust et Cammaerts à Bruxelles (Belgique). Puis il part se perfectionner chez le carrossier Barker à Londres où il reste jusqu’en 1855. Il vient alors travailler à Paris chez un carrossier situé rue Lafitte avant de se faire engager comme sellier chez le carrossier Aigner, au 16 rue de l’Arcade.
Il devient contremaître puis directeur de l’entreprise Aigner jusqu’en 1860. En Janvier 1861 Il s’installe à son propre compte Cité Godot rue Mogador à Paris. Sa reconnaissance comme constructeur de voitures de luxe semble avoir été très rapide.
En 1864, il s’installe dans des locaux plus grands au 135 Boulevard Hausmann. Puis il investit, en 1867, dans des locaux supplémentaires dans le même 8° arrondissement, un local de stockage rue Messine et un atelier de forge au 217 rue du faubourg St Honoré.
En 1864, preuve de la qualité de ses productions, il expose ses voitures à l’Exposition universelle de Paris. Il y fait déjà preuve de sa capacité d’invention en y présentant un de ses brevets de portes de landau, «le système Kellner ». Les portes sont brisées à l’aide de charnières à la hauteur de l’appui de glace et de telle façon que la partie supérieure puisse se plier en dedans de la partie inférieure.
Un système à coulisseau plus simple remplace ensuite cette invention. C’est ce qu’on rencontre sur la plupart des landaus actuellement sauvegardés. Cette recherche de modernité s’accorde avec le style et le « cachet » de cette maison, basés sur la sobriété des lignes et le classicisme. Vu l’importance prise par son entreprise, il installe en 1873 une grande fabrique, au 109 Avenue Malakoff dans le 16ème arrondissement.
Celle ci emploiera de 500 à 600 ouvriers. Présent en 1873 à l’exposition de Vienne et, en 1874, à celle de Bruxelles, il est vraiment reconnu comme la « fine fleur » des carrossiers français de voitures de luxe. Il revendique d’ailleurs une clientèle internationale et une capacité de construire des voitures adaptées aux conditions climatiques et au réseau routier de chaque pays.
Kellner livre des voitures au Khédive d’Egypte (dont une est conservée au musée du Caire), aux sultans Ottomans (dont deux sont conservées au musée de Topkapi, à Istanbul), aux cours de Suède, d’Autriche,… Il reçoit une médaille d’or à l’exposition universelle. Sa fabrication est très diversifiée. On peut admirer plus de 300 modèles différents dans le hall d’exposition à côté de la fabrique !
A partir de 1894 l’entreprise, tout en maintenant une production hippomobile, s’oriente progressivement vers la voiture automobile de luxe. Elle a un partenariat avec la maison Renault, mais également avec d’autres constructeurs Panhard, Peugeot … Cette nouvelle activité amène l’entreprise à agrandir ses locaux en 1898 et en 1902. En 1906, Kellner et fils vend les locaux de Malakoff.
La maison installe ses bureaux au 127 avenue des champs Elysées et ses ateliers à Boulogne Billancourt. L’entreprise participe également à l’aventure de l’aviation. L’avion Forman MF1 est l’œuvre de Maurice Forman, de l’ingénieur Neubauer et du carrossier Kellner. Il effectue son premier vol le 6 Février 1909. En 1910, Georges Kellner quitte l’entreprise qui devient « Kellner Frères ».
Georges meurt en 1915 à l’âge de 86 ans. Durant la première guerre mondiale, l’entreprise participe à la production de matériels militaires; ambulances, autocanon mitrailleuses, etc.
A la sortie de la guerre, elle s’investit dans la carrosserie de voitures de grand luxe pour Hispano Suiza, Roll Royce et d’avions. En 1942 les allemands fusillent le dernier directeur de la maison, Jacques Kellner, pour actes de résistance.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (1887, à titre étranger).
Pour découvrir beaucoup de ses modèles de voiture
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-03-22.