Giulia (Juliette) Grisi nait en 1811 à Milan (Italie). C’est la fille de dirigeants italiens alliés à Napoléon. Elle voit le jour dans une famille de musiciens. Sa tante maternelle est Guiseppina Grassini, dite La Grassini (1773-1850), célèbre cantatrice et maîtresse éphémère de l’Empereur Napoléon. Celle ci jouit d’un grand renom sur tout le continent européen, et aussi, à Londres.
La mère de Giulia est également chanteuse. Sa sœur plus âgée, Guiditta, et son cousin, sont tous deux aussi excessivement doués pour le bel canto. Très tôt, Giulia se forme pour une carrière musicale. Elle fait ses débuts remarqués dans le rôle d’Emma dans Zélmira de Gioacchino Rossini à Bologne en 1828. Vincenzo Bellini et Gioacchino Rossini, tous deux lui portent un grand intérêt.
A Milan, elle chante la première du rôle d’Adalgisa dans la Norma de Bellini. Giulia Grisi part pour Paris où elle arrive en 1832. Elle chante alors le rôle de Sémiramis dans l’Opéra de Rossini, où elle obtient un grand succès. En 1834, c’est Londres qui l’accueille, elle fait ses débuts dans le rôle de Ninetta dans la Ladra de Gazza.
Sa voix est un soprano, brillant et dramatique, sa position de Prima donna dure pendant plus de trente années. Elle épouse en 1836 le jeune comte Achille Auguste César de Melcy, mais le mariage n’est pas heureux. En 1838, le comte découvre une lettre écrite à sa femme par Lord Castlereagh. Il provoque ce dernier en duel le 16 juin et le blesse au poignet.
Lord Castlereagh l’ayant assuré que la cantatrice ne l’avait jamais encouragé, Melcy juge son honneur sauf et accorde à Giulia le divorce. Loin de lui faire ombrage, le scandale accroît la popularité de Grisi auprès du grand public. Quand elle entre sur scène peu après dans Parisina de Gaetano Donizetti à l’Opéra, des applaudissements plus nourris qu’à l’accoutumée l’y accueillent.
Ironiquement, dans une de ses scènes, Parisina est accusée d’adultère par son mari. Quelques mois plus tard, Giulia donne naissance à Londres à George Frederick, fils illégitime de lord Castlereagh. Elle se produit à Londres (qu’elle favorisera souvent) en 1839 aux côtés du chanteur ténor Mario de Candia, dont elle tombe sous le charme et qu’elle épouse dans la foulée.
Le couple s’installe à Furham, un arrondissement de Londres, et aura plusieurs enfants. Son jeu d’actrice est particulièrement riche et bon, son abattage fait merveille à l’Opéra de Londres avec des partenaires aussi brillants que Luigi Lablache, Giovanni Rubini, Antonio Tamburini et Giovanni Matteo de Candia dit Mario, d’excellente mémoire.
Elle fait les beaux jours de l’Opéra italien. En 1854, elle voyage en Amérique avec Mario. Giulia Grisi décède à Berlin le 29 novembre 1869.
Sources : -. Date de création : 2006-07-07.