C’est à Chamouilley (Haute Marne) que naît le 6 janvier 1777, Henry Charles (Guillaume) Etienne. Pendant la Révolution, il occupe diverses fonctions administratives. Il s’installe à Paris en 1796, il s’occupe à la rédaction de divers journaux. Mais bientôt, il abandonne la presse pour le théâtre, sa vocation première.
En 1799, il donne son premier opéra, «Le Rêve», puis débute à la Comédie Française avec une première comédie, «Brueys et Palaprat», qui connaît un réel succès. En 1802, il publie une «Histoire du Théâtre-Français», puis devient secrétaire d’Hugues Bernard Maret, duc de Bassano.
Il accompagne l’Empereur Napoléon dans les campagnes d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche et de Pologne. Parallèlement, il continue à écrire pour le théâtre. En 1810, il devient censeur général de la police et des journaux, puis rédacteur en chef du «Journal de l’Empire».
Restent dans les mémoires certaines citations :
« On n’est jamais si bien servi que par soi-même. » (Brueys et Palaprat, acte I, scène 2) ;
« Oui, c’est l’opinion qui gouverne le monde. La crainte qu’elle inspire est un frein tout-puissant. Des lois, en quelque sorte, elle est le supplément. » (Les Deux Gendres (1810), acte II, scène 15) ;
« On devient infidèle ; on court de belle en belle et l’on revient toujours à ses premiers amours. » (Joconde ou les Coureurs d’aventures (1814), acte III, Scène 1).
Il remporte un franc succès avec sa comédie, «Les Deux gendres», donnée au Théâtre-Français en 1810. Ce triomphe lui ouvre, l’année suivante, les portes de l’Académie Française. Mais cette pièce fait l’objet d’une vive controverse. on accuse son auteur de plagiat et d’avoir puisé son inspiration dans une pièce manuscrite de la Bibliothèque Impériale, «Conaxa», attribuée à un jésuite resté anonyme.
Cette affaire lui vaut une avalanche de pamphlets. Dans son discours de réception, le 7 novembre 1811, par Louis, marquis de Fontanes, «il soutenait cette thèse piquante, que quand tout serait détruit des deux derniers siècles, il suffirait que les comédies seules survécussent pour qu’on pût deviner par elles toutes les révolutions politiques et morales de ces deux siècles ». Il prononce aussi le discours d’inauguration de la statue de Molière.
Mais Etienne, exclu par l’ordonnance de 1816, est proscrit. Il se fait néanmoins élire une seconde fois le 2 avril 1829 et l’académie le reçoit le 24 décembre 1829. La même année, il rédige la fameuse adresse des 221. Il vote contre Victor Hugo et reçoit Prosper Mérimée le 6 février 1845. Etienne est sept fois député de la Meuse (en 1820, 1822, 1827, 1830, 1831, 1834, 1837) puis il se retire de la politique en 1839.
Il est deux fois président de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques de 1829 à 1831 et de 1843 à 1845. Henry Charles Etienne s’éteint le 13 mars 1845.
Titres : Pair de France (7 novembre 1839). Distinctions : La légion d’honneur mentionnée dans l’inscription ne figure pas dans la Base Léonore.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-01-15.