Pierre Martin Charlard voit le jour à Paris, le 7 novembre 1769. Il devient pharmacien, membre honoraire de l’Académie royale de Médecine. Il décède le 2 octobre 1822. Il repose avec son gendre, le pharmacien Antoine François Boutron (1796-1879).
Extrait (article nécrologique de l’Académie de Médecine (3/10/1822) :
« La pharmacie vient de perdre un de ses membres les plus recommandant dans la personne de M. Pierre-Martin Charlard, ancien pharmacien de Paris, membre honoraire de l’Académie royale de Médecine, décédé le 3 octobre dernier, à la suite d’une courte maladie. Il est élevé par son oncle, pharmacien distingué; lié d’une étroite amitié avec Boyer et Parmentier, et souvent l’associé de leurs travaux chimiques.
Dirigé dans ses études pharmaceutiques par son oncle et set illustres amis, le jeune Charlard montra de bonne heure le zèle et l’exactitude qui l’ont toujours distingué, et puisa auprès d’eux toutes les connaissances utiles à sa profession. En succédant à son oncle, il se fait un devoir de marcher sur ses traces. Il ne fait ainsi qu’accroître la réputation de sa maison, et il ne tarda pas à la rendre une des meilleures de la capitale.
Entièrement livré à l’exercice d’un art qu’il aimait, M. Charlard est peu répandu dans le monde; il préférait à la grande société, les douceurs des relations de famille et de ses amis; aussi ses belles qualités n’ont-elles pu être bien appréciées que par ses intimes. M Charlard devenu par une honorable industrie possesseur d’un» grande aisance dont il se disposait à jouir noblement, laissa sa maison a une de ses filles, après l’avoir mariée.
Dans le choix de son gendre, il donne une preuve de son excellent jugement. Parmi ses élèves, il y en avait un dont il connaissait parfaitement la famille; il avait remarqué chez lui un grand amour du travail, beaucoup d’intelligence et d’heureuses qualités morales.
M. Charlard n’ayant d’autre désir que de contribuer au bonheur de sa fille et de voir prospérer sa maison, ne balança point à accorder la préférence à son élève. Les titres et les honneurs furent comptés pour rien; il voulait un ami. On ne voit que trop souvent les hommes qui se retirent du commerce, consacrer le reste de leurs jours dans un repos stérile pour eux-mêmes et pour la société.
Telle n’était pas l’intention de M. Charlard. Nommé â la place de membre honoraire de l’Académie royale de Médecine, il en suivait assidûment les séances, et il en partageait les travaux. Membre de la Société philanthropique, il avait accepté une place dans son conseil d’administration.
Il est en outre commissaire du bureau de charité de son arrondissement, et il s’associait ainsi à toutes les institutions dont le but est de secourir les malheureux. Ses grandes connaissances en histoire naturelle l’avaient fait choisir par l’administration des hospices civils de Paris, comme arbitre, pour la réception des drogues simples destinées à la pharmacie centrale.
Dans ces différentes fonctions, il a toujours fait preuve de zèle et de désintéressement; et on peut dire que bon père, bon époux, citoyen utile, appui de l’indigence, il employait honorablement tous les instants de sa vie, quand une mort prématurée vint l’enlever à sa famille éplorée, à ses nombreux amis, et à tous ses confrères, qui conserveront toujours le souvenir de ses vertus. »
Sources : Académie de Médecine (Article nécrologique du 3 octobre 1822). Date de création : 2016-02-26.