MOLIERE, Jean Baptiste POQUELIN, dit (1622-1673)
France

portrait par Nicolas Mignard 1658 - Musée Carnavalet, Paris
Auteur de "Tartuffe", du "Malade imaginaire" ...

Jean Baptiste Poquelin, qui deviendra Molière, nait à Paris le 15 janvier 1622. C’est le fils de Jean Poquelin, valet de chambre et tapissier ordinaire de la Maison du Roi. Il fait d’excellentes études au Collège de Clermont (futur Lycée Louis-Le Grand), peut-être complétées par un peu de droit.

Mais dès 1643, il renonce à l’avenir bourgeois que lui garantit la jouissance héréditaire de la charge paternelle. Il s’associe par contrat avec neuf comédiens, dont Madeleine Béjart, et fonder la troupe de « l’Illustre Théâtre ». Après des débuts difficiles à Paris, Molière et ses comédiens, de 1646 à 1658, parcourent les provinces comme les troupes ambulantes de son époque. Le 24 octobre 1658, la troupe de Molière est autorisée à paraître devant la Cour.

Sous la protection de Monsieur, frère du Roi, les comédiens s’installent au Théâtre du Petit-Bourbon. Ils le partagent avec les Comédiens italiens dirigés par le célèbre Scaramouche (Tiberio Fiorelli). C’est là, après de premiers essais en province (l’Étourdi et le Dépit amoureux), que Molière connaît son premier grand succès d’auteur, avec «Les précieuses ridicules» en 1659.

En 1661, la troupe déménage dans la salle du Théâtre du Palais-Royal. Molière y assume désormais les fonctions de comédien, de chef de troupe et d’auteur. Les pièces nouvelles, écrites sur mesure pour les membres de sa troupe et dans lesquelles il joue toujours, se succèdent à un rythme rapide.

Il en écrit plus de trente : l’École des femmes,  l’Impromptu de Versailles, le Misanthrope, Amphitryon, l’Avare, George Dandin, Monsieur de Pourceaugnac, le Bourgeois gentilhomme, Tartuffe, Dom Juan, les Fourberies de Scapin, les Femmes savantes, le Malade imaginaire… En 1662, à l’âge de quarante ans, Molière épouse Armande Béjart, la fille de Madeleine. Elle est de vingt ans sa cadette et le mariage n’est pas toujours heureux.

Ayant gagné la faveur de Louis XIV, Molière devient le fournisseur attitré des divertissements de la Cour. Il organise alors, avec le compositeur Lully, de grandioses fêtes à Versailles. De la collaboration de Molière et Lully naît un genre nouveau, la comédie-ballet. En 1665, la troupe de Molière devient la «« Troupe du Roy »«. Néanmoins, son œuvre ne fait pas toujours l’unanimité.

Son «Tartuffe», qui attaque ouvertement les faux dévots, se heurte à une cabale soutenue par la puissante Compagnie du Saint-Sacrement. D’interdiction en interdiction, Molière met cinq ans à obtenir l’autorisation de jouer «Tartuffe». Mais il ne parvient pas à éviter la rancune du clergé.

Il est épuisé par le travail, les chagrins domestiques et la lutte incessante menée contre tous ceux qu’il a attaqués dans ses pièces. Molière meurt le 17 février 1673. On l’inhume presque clandestinement, de nuit, grâce à l’intervention royale.

Le 6 mars 1817, pour promouvoir le cimetière, les restes (hypothétiques) de Molière et La Fontaine après être conduits à l’église Saint-Germain-des-Prés, où est célébrée une messe, font leur entrée solennelle au cimetière.

17 février 1673

C’est la quatrième représentation du Malade imaginaire que Molière, malgré son état, refuse d’annuler. Pris d’une convulsion sur scène, il est transporté dans sa chaise, crachant du sang. Il refuse un bouillon, mange un peu de pain et de parmesan, puis se met au lit.

Molière charge Baron d’aller chercher Armande, son épouse. Il désire recevoir les sacrements et abjurer pour mourir en chrétien. On envoie alors « par plusieurs fois son valet et servante à Saint-Eustache, sa paroisse », dira Armande Béjart dans sa Requête à l’archevêque de Paris. Il meurt auprès de deux religieuses venues quêter pendant le carême, auxquelles il donne l’hospitalité. C’est avant l’arrivée de sa femme et en l’absence des deux prêtres auxquels on s’est adressé, car ils ont refusé de se déplacer.

Jean Aubry, son beau-frère, parvient à convaincre un troisième prêtre, l’abbé Paysant, de se lever, mais, poursuit Armande :

« Toutes ces allées et venues tardèrent plus d’une heure et demie pendant lequel temps ledit sieur Molière décéda et ledit sieur Paysant arriva comme il venait d’expirer ».

De plus,

« Comme Molière est décédé sans avoir reçu le sacrement de confession dans un temps où il venait de représenter la comédie, Monsieur le curé de Saint-Eustache lui refuse la sépulture ».

Puis, sur l’intervention du roi, l’archevêque autorise le curé de Saint-Eustache à l’enterrer dans le cimetière de la paroisse, mais sans aucune pompe, ni service solennel et « hors des heures du jour».

On l’inhume donc au cimetière Saint-Joseph (à Paris, 2ème), dans la partie réservée aux suicidés et aux enfants non baptisés, qui n’est pas terre sainte, car c’est un comédien. Ce cimetière disparait en 1796 et son contenu part aux catacombes.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2007-01-28.

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Monument

La concession à perpétuité est entretenue gratuitement par la ville de Paris. Le monument renferme un corps qui n’a aucune chance d’être celui de Molière.

Inscriptions : MOLIERE

Ossa, J.B. POQUELIN MOLIERE, parisini, comoedie principis, hic translata et condita, A.S. MCCCXVII, curante, urbis praefecto, comite guil. CHABROL de VOLVIC, obiit an. s. MCLXXIII aetatis LI.
(Latin : Les os de J.B. POQUELIN MOLIERE, parisiens, prince des comédiens, ont été transportés ici et réinhumés en l’an 1818, sous la responsabilité du préfet de la ville et du comité dirigé par CHABROL de VOLVIC. Il est mort en l’an 1673, à l’âge de 51 ans).

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Date de la dernière mise à jour : 22 octobre 2024