Augustin Gabriel d’Aboville nait le 20 mars 1773 à La-Fère (Aisne). C’est le fils de François Marie d’Aboville (1730-1817), général, et de son épouse, Angélique Gabrielle Martin de La Motte de Vraine (1753-1831). Militaire, c’est d’abord un sous-lieutenant, le 22 mai 1789, dans le 7eme régiment d’artillerie à pied. Il entre ensuite, le 1er septembre suivant, en qualité d’élève, à l’école d’artillerie. Il en sort le 6 février 1792, en qualité de lieutenant. Puis il devient capitaine le 1er novembre de la même année.
Il combat à Courtrai, devant Trêves et au passage de la Sarre. D’Aboville se signale de 1793 à l’an II, au passage du Rhin, à Steisliegen et à Stockach. Sa brillante conduite aux armées du Nord, de la Moselle et de Sambre-et-Meuse, lui vaut en janvier le grade de chef de bataillon et la sous-direction d’artillerie de Mayence.
Ensuite, il commande l’artillerie de la division Oudinot, au passage du mont Saint-Bernard. Il se fait remarquer ensuite au passage du Mincio. Il vient remplir à Paris les fonctions de sous-directeur et de membre du Comité central d’artillerie. Au commencement de l’an IX, il va à Flessinge pour mettre cette île et la Zélande en état de défense.
Major du 2ème régiment d’artillerie à pied, il devient, le 3 prairial, colonel directeur d’artillerie à Turin. Il passe, ensuite, colonel du 177ème Régiment d’Artillerie à pied en l’an XIV. Il reste attaché au 2e corps de la grande armée jusqu’en 1807. A l’armée de Portugal, il fait preuve de valeur au passage du Tage, à la prise d’Evora et à la bataille d’Yjmeiro.
Rentré en France en 1808, après la capitulation de Ciulra, il ne tarde pas à rejoindre l’armée d’Espagne. Il prend part au combat de Betanzos et à la bataille de La Corogne. Il participe à la défense de Tuy qu’il conserve avec une poignée d’hommes recrutés dans les hôpitaux. Un ordre du jour fait connaître à l’armée qu’elle doit au colonel d’Aboville la conservation de 1200 malades, du grand parc et de tous les équipages.
Lors de la seconde évacuation du Portugal, il détruit le pont d’Oporto. Puis il fait sauter lui-même, au moment où l’ennemi va s’en emparer, le parc et tous les bagages de l’armée. Général de brigade le 4 mai 1809, il reçoit une dotation de 4000 francs de rente en Westphalie. Son nom se mêle glorieusement aux souvenirs du combat de Santo-Domingo, de la bataille de Talaveyra et du siège de Cadix, pendant lequel il s’empare du fort de Matagorda.
Il remplace, à la tête de l’artillerie du siège de Cadix, le général Senarmont, tué d’un coup de feu. A la bataille de Chiclana, d’Aboville arrête une division anglaise qui allait s’emparer d’une position et de quatre pièces sans attelage. Au siège de Tarifa, une brèche praticable se montre à l’ardeur des colonnes d’attaque, lorsque des torrents de pluie inondent les tranchées et interrompent les communications.
Après des tentatives inutiles pour sauver l’artillerie de la batterie abandonnée, d’Aboville rentre précipitamment dans la brèche avec quelques officiers. Il parvient à mettre hors de service les pièces et les affûts. Il devient directeur général de l’artillerie des armées d’Espagne et de Portugal le 24 janvier 1813.
A la bataille de Vittoria, il voit tomber aux mains de l’ennemi un parc d’artillerie considérable qu’il avait conservé à l’armée. 69 canons de bronze sont les seules pièces qui échappent aux désastres de cette bataille. Rentré en France, il met en état de défense les places fortes situées sur le Rhin et la Meuse et celles du département du Nord. Puis, il prend le commandement supérieur de l’artillerie à Lille.
Le général d’Aboville fait partie de la députation du Nord qui reçoit Louis XVIII à Calais. Le roi lui dit avec bonté :
« Je sais que Monsieur votre père a combattu à Fontenoy et à Lansfeld : c’est un brave bon chien chasse de race. Cette expression populaire rend bien ma pensée, et je suis persuadé, général, que vous ne la prendrez pas en mauvaise part. ».
Il reprend à cette époque les fonctions de commissaire près la régie générale des poudres qu’il a déjà exercées.
Il épouse, le 25 août 1816, à Orléans (Loiret), Caroline Nathalie de Drouin de Rocheplatte (1796-1831). dont il aura un fils, Auguste Ernest (1819-1902), futur polytechnicien.
Appelé le 30 mars 1820 au comité spécial et consultatif de l’artillerie, il meurt en activité le 15 août suivant. Il repose avec sa femme, Nathalie Caroline née Drouin de Rocheplatte (1794-1831), son frère, le général Auguste Marie, baron d’Aboville (1776-1843), avec sa sœur, Jeanne Gabrielle d’Aboville, Mme Le Maistre (1772-1854), et son père, le général et sénateur François Marie, comte d’Aboville (1730-1817).
Titres : baron de l’Empire (20 février 1812), comte (1 décembre 1817) ; Pair de France (1 décembre 1817).
Distinctions : légionnaire (4 germinal an XII), officier, commandant (20 juin 1810) de la Légion d’honneur ; chevalier de Saint-Louis.
Hommages : Son nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe, côté nord.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2007-01-03.