Sur l’un des manuscrits du Général de Gaulle, se trouvent tracés en marge d’un feuillet ces mots « qui est Valence ? » de la main du maréchal Pétain, à qui il l’avait soumis. (Régis Dufour Forrestier).
Cyrus de Valence, comte de Timbrune de Thiembronne voit le jour le 20 aout 1757. C’est le fils de Vincent Sylvestre de Timbrune de Thiembronne, marquis de Ferrières, comte de Valence, baron de Montesquieu en Roussillon (1715-1797), et de son épouse, Marie-Louise de Losse, baronne de Saint-Jory.
Il épouse, le 3 juin 1784, à Paris, Pulchérie Brulart, comtesse de Valence (1767-1847). Ils auront trois enfants : Charles Emmanuel (1785-1786), Félicité (1787-1828) et Rosamonde (1789-1860). Ils divorceront le 30 mai 1793. Il entretient ensuite une relation avec Charlotte Béraud de La Haye de Riou, Marquise de Montesson (1738-1806).
Homme fort à la mode sous l’ancien régime, il est colonel du régiment de Chartres-Dragons, puis général de la Révolution. Mais il finit par l’abandonner en désertant en 1793, en compagnie du duc de Chartres (futur Louis-Philippe) et de Dumouriez.
Il est l’archétype des dernières années de l’ancien régime, tout en finesse et en harmonie, où l’insouciance est de mise. Homme de grande culture et de grand air, il est le digne représentant de cette société de plaisir qui va se retrouver toute étonnée sur les marches de l’échafaud.
Dans le cercle de Mme de Montesson, il est à la mode, recherché pour ses manières exquises et son esprit. Bien des femmes sont sensibles à ses charmes. A l’insolence de ses contemporains, il oppose une courtoisie et une bienséance peu communes.
Emigré, il est ensuite sénateur puis sert Napoléon. Il sert, d’abord en Espagne, puis en Russie où son état de santé l’obligea à quitter l’armée avant l’entrée à Moscou. Il devient obèse, tenant difficilement sur un cheval où il « roule comme un muid». Après Waterloo, il poursuit une carrière riche et féconde en qualité de négociateur auprès des Alliés.
En 1821, il est élevé à la dignité suprême de souverain commandeur ad vitam pour la France de l’ordre maçonnique du rite écossais auquel il apporta une rénovation. Il préside encore le 28 juin 1821 la fête funèbre donnée par les loges maçonniques en l’honneur des maréchaux Kellermann, Masséna, Lefebvre, Pérignon et du marquis de Beurnonville.
En 1821, l’état du général de Valence s’aggrave, il ne quitte plus Paris et Mme de Genlis reste près de lui. Malgré tout, il continue à sortir, va dîner chez Lacepède et donne à la fin du mois de mai un grand dîner chez lui. De plus, il se rend régulièrement à la chambre des pairs. Mme de Genlis, en vieillissant, est devenue dévote et tente de ramener Valence dans le chemin de la religion.
A la fin de 1821, son état empire, la gangrène le prend et gagne toutes les parties de son corps. Le 4 février 1822, il demande à voir le confesseur de Mme de Genlis, M. Gavoile. Il se confesse à lui pendant trois quarts d’heure et expire pendant l’extrême onction. Les funérailles ont lieu le 7 février 1822 à Notre Dame de Lorette, à Paris.
Titres : Pair de France (4 juin 1814).
Sources : Geneanet. Date de création : 2005-11-05.