L’abbé Aloïsus Edouard Camille Gaultier voit le jour en Italie, vers 1746, de parents français. On l’envoie, de bonne heure, en France pour y faire ses études. Puis il retourne en Italie où il reçoit les ordres. Mais ses sympathies l’attirent vers la France et il y revient en 1780 pour s’y fixer définitivement. Pourvu d’un bénéfice qui lui assure des ressources suffisantes, il se consacre à l’éducation des enfants. Il conçoit alors le plan d’une méthode nouvelle destinée à rendre l’élude agréable et à permettre à ses élèves d’acquérir l’instruction en jouant.
Il ouvre, en 1786, un cours gratuit, auquel prend part, dit son biographe Demoyencourt, les enfants des premières familles de la capitale par lesquelles il est reçu. En 1792, il émigre et passe en Angleterre. Il y retrouve une partie de ses élèves parisiens et il continue ses cours. Son succès chez les Anglais est très grand, et sa méthode reçoit l’approbation des universités d’Oxford et de Cambridge.
En 1801, il rentre en France, où il reprend son enseignement. En octobre 1814, il se rend de nouveau à Londres. Là, il étudie la méthode d’enseignement mutuel appliquée dans les écoles de Bell et de Lancaster. Cette méthode a plus d’un point commun avec celle qu’il emploie lui-même.
Frappé des résultats obtenus par le système monitorial, il songe aussitôt à en préparer l’introduction dans les écoles françaises. Revenu à Paris, il devient membre de la commission constituée pendant les Cent-Jours par Carnot pour la réorganisation de l’instruction primaire.
En même temps, il s’associe à MM. De Gérando, de Lasteyrie, de Laborde, Jomard, Jean-Baptiste Say, de la Rochefoucault-Liancourt, etc., pour fonder la célèbre Société pour l’instruction élémentaire. Il fait partie, avec Gallois, Choron, Butet et Jullien, du comité d’instruction ou des méthodes, et se consacre avec le plus grand zèle à la préparation des tableaux de lecture et d’arithmétique.
Il ouvre chez lui, en novembre 1816, un cours spécial pour les moniteurs, où sont enseignées la géographie, la grammaire, la morale et la géométrie pratique. La Société pour l’instruction élémentaire lui donne un témoignage éclatant de reconnaissance en l’élisant, en mars 1818, aux fonctions de vice-président.
Il meurt peu après, le 19 septembre de cette même année. Laurent de Jussieu publie, en 1822, un Exposé analytique des méthodes de l’abbé Gaultier. Un groupe de disciples, parmi lesquels Demoyencourt, continue, après sa mort à se servir de son système d’enseignement. En 1882, il y a encore à Paris, rue des Saints Pères, un cours donné par les professeurs de la méthode !
Publications :
- Leçons de grammaire (1787) ;
- les Leçons de géographie par le moyen du jeu (1788) ;
- les Leçons de chronologie et d’histoire (1788) ;
- le Jeu raisonnable et moral pour les enfants (1791) ;
- l’Exposé du cours complet des jeux instructifs (1802) ;
- la Méthode pour apprendre grammaticalement la langue latine sans connaître les règles de la composition (1804) ;
- la Méthode pour exercer les jeunes gens à la composition française et pour les y préparer graduellement (1811) ;
- les Traits caractéristiques d’une mauvaise éducation (1812, publié d’abord à Londres en 1796 sous le titre de Jeu de morale et de politesse ).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2011-02-20.