Marcel Marceau, de son vrai nom Marcel Mangel, dit le mime Marceau, voit le jour le 22 mars 1923, à Strasbourg (Bas-Rhin). Acteur et mime, le mime Marceau devient au fil des années un des artistes les plus connus dans le monde. Grâce à ses tournées aux États-Unis, il crée une vraie révolution théâtrale dans les années 1950, avec en particulier son mouvement de la « marche contre le vent » que Michael Jackson popularisera dans les années 1980 avec son célèbre Moonwalk.
Le jeune Marcel Mangel passe son enfance à Strasbourg jusqu’à l’âge de 15 ans. Il a fait ses études au lycée Fustel de Coulanges, à côté de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, où, selon son professeur de français, il est le meilleur élève en récitation. Sa famille d’origine juive polonaise est contrainte, après l’invasion allemande, de quitter son domicile pour Périgueux. Il poursuit alors ses études au Lycée Gay-Lussac de Limoges.
Son père, un boucher casher, est arrêté en 1944 par la Gestapo et assassiné à Auschwitz. Sous l’influence de son cousin germain Georges Loinger, Marcel rejoint la Résistance en 1942 à Limoges. C’est alors qu’il prend le pseudonyme de Marceau. Il raconte l’avoir
« pris dans la Résistance à cause du vers de Victor Hugo, dans Les Châtiments : « Et Joubert sur l’Adige/ Et Marceau sur le Rhin. » J’étais né dans le Bas-Rhin et je voulais bouter les Allemands hors de France ».
Il entre dans les Forces françaises libres. Là, grâce à son excellente maîtrise de l’anglais, il devient agent de liaison avec l’armée du général Patton. Marcel Marceau fréquente d’abord l’École des arts décoratifs de Limoges, qui lui laisse le goût du dessin et de la peinture qu’il pratiquera régulièrement. Ensuite, il devient l’élève de Charles Dullin, de Jean-Louis Barrault et d’Étienne Decroux, qui établit la « grammaire » de l’art du mime qu’il appelle la « statuaire mobile ».
Son art du mime ou plutôt du « mimodrame » consiste à donner forme à ses pensées (tragiques) au travers des gestes. « La parole n’est pas nécessaire pour exprimer ce qu’on a sur le cœur ».
Le 22 mars 1947, jour de son 24ème anniversaire, sort de l’ombre des coulisses un drôle de personnage, pierrot lunaire, « hurluberlu blafard » à l’œil charbonneux et à la bouche déchirée d’un trait rouge, un drôle de haut-de-forme sur la tête, une fleur rouge tremblotante servant de panache à ce don quichotte dégingandé partant en croisade contre les moulins à vent de l’existence.
Bip est né, aussi indissociable de Marcel Marceau que le personnage Charlot de Chaplin. Bip est un être sensible et poétique, inspiré de Debureau, de Charlie Chaplin et du personnage de Pip du roman De grandes espérances de Charles Dickens. Avec lui, il explore la vie et la société moderne et met en lumière leur côté tragique.
En 1947, il fonde sa propre compagnie (Compagnie Marcel Marceau), la seule compagnie de mime existant dans le monde. Il inscrit au répertoire des mimodrames et des pantomimes (Le Manteau, d’après Gogol, Le Joueur de flûte, Exercices de style, Le Matador, Le petit cirque, Paris qui rit, Paris qui pleure).
Marcel Marceau rencontre et engage à cette époque Alejandro Jodorowsky, artiste chilien qui utilisait déjà le mime dans son premier film Fando et Lis. Il poursuit son œuvre gestuelle à travers les plus grandes scènes du monde. En 1975, il joue dans la Cour d’honneur du Palais des papes pour le Festival d’Avignon.
Marceau crée en 1978, une école de mime à Paris, où il enseigne afin d’assurer la relève. C’est l’école internationale de mimodrame pour perpétuer la «grammaire» réinventée par Étienne Decroux et cinquante années d’expérience de mime.
Marcel Marceau devient membre de l’Académie des Beaux-Arts (section des membres libres) le 27 février 1991. Il se marie trois fois et a quatre enfants. Marcel Marcel meurt d’une crise cardiaque le 22 septembre 2007, à Cahors (Lot). Il est inhumé le 26 septembre 2007.
Distinctions : commandeur du Mérite, commandeur des Arts et des Lettres.
Pour voir un sketch de Marcel Marceau
Sources : Wikipedia. Date de création : 2008-10-16