Henri Giffard voit le jour le 8 janvier 1825, à Paris, et fait ses études au collège Bourbon. Il se passionne pour les chemins de fer naissants et devient conducteur de locomotive. Il fait ses premières ascensions en ballon à 18 ans. Giffard fabrique des moteurs à vapeur à haut rendement avec M. Flaud dès 1849. Dès 1850, il imagine un nouveau système d’injecteur pour les chaudières, mais ne peut le réaliser, faute de moyens.
Il dépose le 20 août 1851 un brevet (no 12 226) sur l’application de la vapeur à la navigation aérienne, en collaboration avec l’École Centrale. Il teste son ballon allongé en 1851, aidé de trois centraliens : David, Sciama et Cohen. Le 24 septembre 1852, il fait le premier vol propulsé et contrôlé dans un dirigeable, voyageant 27 km de Paris à Trappes dans un ballon de 2 500 m3, équipé d’un moteur de 3 chevaux.
Giffard dépose un nouveau brevet pour la navigation aérienne en 1855. Il fait breveter une valve de régulateur le 26 novembre 1857. Le 1er février 1858, il dépose un nouveau brevet d’un système d’injecteur fonctionnant à la force centrifuge. Mais on le menace de procès pour plagiat. En remplacement, il brevette l’injecteur, qui fera sa fortune, le 8 mai 1858.
Il s’agit d’un procédé sans aucune pièce en mouvement. Il est composé de deux cônes séparés d’un intervalle libre. La vapeur qui sert à actionner le dispositif se condense en communiquant son énergie sous forme de vitesse à l’eau, qui alimente alors la chaudière. En 1859, la première locomotive équipée du nouveau système est testée, en conservant en parallèle l’ancien procédé en cas de secours, qui ne sera jamais utilisé et vite démonté.
Ce dispositif est adapté pour améliorer le procédé Triger, afin de baisser la pression nécessaire pour le creusement en zone inondée. Pour l’Exposition universelle de 1867, il construit un ballon à hydrogène de 5 000 m3, situé Avenue de Suffren. Pour la première fois, un treuil à vapeur actionne le ballon. En 1869, il construit un ballon de 12 000 m3 à Londres.
En 1874, il dessine un système de suspension pour les wagons de chemins de fer. Contrairement à la tendance de l’époque qui est d’utiliser le gaz de ville (plus facile à obtenir), il préfère miser sur l’hydrogène (meilleur porteur), se concentrant sur les méthodes de production. Il perfectionne les procédés de fabrication d’hydrogène puis construit un gigantesque ballon captif de 25 000 m3 pour l’exposition universelle de Paris de 1878, capable d’emporter 40 passagers.
Ce ballon, situé aux Tuileries, est l’une des principales attractions de l’exposition. On a dit qu’il fait voler en deux mois autant de personnes que depuis le début de l’aérostation, soit un siècle environ. Une dizaine d’ascensions par jour emmènent les passagers jusqu’à plus de 500 mètres. Parallèlement au ballon captif, la machine servant à produire le gaz permet de gonfler de nombreux ballons libres, permettant des ascensions variées, parfois par groupes (jusqu’à trois ballons simultanément).
Ne s’accommodant pas de sa cécité naissante, il se suicide en avril 1882, à Paris. Il lègue son patrimoine à la nation pour qu’il serve aux pauvres et à des buts scientifiques et humanitaires. C’est le mécène de nombreux aéronautes.
Distinctions : chevalier (24 janvier 1863) de la Légion d’honneur.
Hommages : prix de mécanique de l’Académie des sciences (1859), sans même avoir présenté de dossier. Son nom figure dans la liste des soixante-douze noms de savants inscrits sur la tour Eiffel.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2010-05-28.