Luís Maria (Augusto) Pinto de Soveral, premier et unique marquis de Soveral, voit le jour à São João da Pesqueira (Portugal), le 28 mai 1851. C’est le fils d’Eduardo Pinto de Soveral, vicomte de São Luís, et de Maria da Piedade Pais de Sande e Castro, grands propriétaires. Il passe par l’Académie Navale de Lisbonne puis suit un doctorat en sciences politiques à Louvain (Belgique).
Ensuite, il commence une carrière diplomatique, comme attaché puis secrétaire de légation à Vienne, Berlin puis Madrid. Il devient Premier Secrétaire à l’ambassade de Londres. Là, c’est le médiateur du différend opposant l’Angleterre au Brésil sur l’île de la Trinité, que l’Angleterre considérait comme abandonnée. Il propose d’attribuer l’île au Brésil, ce que l’Angleterre finit par accepter.
Rentré au Portugal, il passe conseiller d’état, en 1891, puis devient ministre des Affaires Etrangères de 1895 à 1897. Il rencontre alors tous les souverains d’Europe, le pape et le président de la République Française. Donc, il joue un rôle important dans les relations entre le Portugal et toutes les puissances européennes et leurs colonies africaines.
Il fait partie du groupe d’intellectuels « Los Vencidos da Vida », avec Eça de Queiroz, Oliveira Martins, Guerra Junqueiro et Ramalho Ortigão. Ceux-ci pensent que le Portugal doit se moderniser pour se mettre au niveau du reste de l’Europe. Il est ensuite nommé Envoyé Extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Londres. Là, il devient intime avec le prince de Galles, le futur roi Édouard VII, et les personnalités les plus importantes de la cour.
Il représente, comme Ambassadeur Extraordinaire, le Portugal au sacre d’Edouard VII. C’est, à cette époque, l’homme le plus en vogue de Londres. Il dicte la mode à Piccadilly, toujours suivi d’une nuée de femmes qui apprécient son charme. Il joue aussi de la guitare et chante du fado. Cela en fait une figure incontournable de la Belle Époque. On l’on rencontre aussi bien dans un Sherlock Holmes que dans les magazines illustrés de cette époque ou, plus récemment, … dans une série de la BBC.
Son poste disparait en 1907 à la chute de la monarchie portugaise. Il devient alors une sorte de conseiller privé du roi Manuel II en exil. Il refuse un montant généreux proposé par un journal américain pour la rédaction de ses mémoires. Originaire du Douro, où il est propriétaire et producteur de vins, il participe à la défense de la dénomination « Porto » dans le monde entier.
Il finit ses jours à Paris où il s’éteint le 5 octobre 1922. On l’enterre comme un prince dans la crypte de l’église de Saint-Pierre de Chaillot. Des années plus tard, lorsque celle-ci subit de grands travaux, son corps est transféré au Père Lachaise. Il repose avec la femme de lettres, Adélaïde Filleul, puis Flahaut de la Billarderie, puis de Souza (1761-1836), sans qu’on sache le lien entre eux.
L’écrivain anglaise Virginia Cowes écrit qu’il
« était un homme charmant, urbain, poli et spirituel. Il aimait les femmes et était considéré comme le meilleur danseur d’Europe ».
Sir Frederick Ponsonby, un de ses contemporains, écrit qu’il
« était universellement populaire en Angleterre … où il faisait l’amour avec toutes les plus belles femmes et où tous les hommes importants étaient ses amis ».
On lui a rendu hommage, en octobre 2017, lors de l’apposition d’une plaque sur sa tombe.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2008-11-03.