Manuel de La Gandara voit le jour à Blois (Loir-et-Cher), le 6 décembre 1870. Ses parents y ont fui Paris durant la Commune. Il est le frère cadet d’Antonio, peintre. Une photo d’enfant, posant avec une petite chèvre, prouve son attachement précoce pour les animaux. D’après son dossier au musée d’Orsay, il est l’élève d’Injalbert et de P. Mahler et fréquente sans doute Bourdelle qui est aussi très proche de son frère Antonio.
Il habite dès 1889, 22 rue Monsieur le prince à côté de chez son frère au 2ème étage. Sa première exposition est à l’Orangerie des Tuileries, en 1900, à l’occasion de l’exposition canine. Il présente cinq cires : Sanglier coiffé par des Chiens, Pointer en arrêt, un Basset, Braque en arrêt et un Bull-dog.
Le Sport Universel Illustré, en 1903, rapporte qu’il remporte un 2ème prix pour Quatre griffons vendéens nivernais. En 1903, toujours, il participe à la 3ème exposition canine qui ouvre le 20 mai à l’Orangerie.
Il est en compagnie du comte René de Beaumont, Maurice de Castex, Hermann Léon, la vicomtesse de Liniers… En 1907, à la même exposition, ses œuvres sont signalées dans La Presse du 18 mai. Il est en compagnie de Mme Louise Abbema, Marie Coignet et de MM. Dagonet, Laplanche, de Fillot, Draux, etc.
Pour les fêtes de noël, cette année-là, Manuel fait un voyage en Italie et notamment visite Florence. En 1908, il illustre l’ouvrage de son ami Joseph Levitre, un manuel sur l’Organisation des chasses.
En 1909, le catalogue de la Société centrale pour l’amélioration des races de chiens de France contient une photo d’un plâtre d’un Berger allemand par Manuel de La Gandara.
Extrait (du journal Le Sport Universel Illustré du 3 janvier 1909) :
« Les animaux de M. Manuel de la Gandara sont très observés, et étudiés avec amour comme à l’habitude. »
Extrait (par Léon Corbin le 3 juillet 1910 qui relate le Salon des Peintres et Sculpteurs de Chasse et Vénerie) :
« Tout à côté, une vitrine contient les précieux petits objets ornés de gouache, par M. le comte de Béranger; puis ce sont, sur de multiples socles, les envois de MM. Laplanche, de Fillol ; les scrupuleuses études de M. Manuel de la Gandara. »
Le Petit Parisien du 14 juin 1912 indique que la société artistique de la rive gauche ouvre sa troisième exposition à la mairie de Clamart. On cite, parmi les œuvres exposées, les envois de Victor Peter, Manuel de la Gandara, Louis de Monard, Paul Cilles, etc.
Son frère le recommande auprès d’Auguste Rodin, comme l’attestent plusieurs correspondances archivées au musée Rodin. Ce dernier s’intéresse notamment à un Loup broyant un os et à un Groupe de sangliers dans la neige. Manuel l’en remercie :
« Mon cher Maître, Je tiens à vous exprimer tous mes remerciements pour la bienveillance que vous avez eue pour mes envois. Agréez, je vous prie mes sentiments reconnaissants et dévoués – Manuel de La Gandara. »
Son ami Routier a l’idée de réaliser une bande dessinée qui résume la vie de Manuel de La Gandara en quatre saisons avec ces légendes :
« – Ah non, ce n’est pas une sinécure que d’être sculpteur animalier… et d’abord en été, la cire est trop molle. – En hiver, elle est trop dure – Au printemps, on a la flemme – Et en Automne, on chasse ».
Car l’homme est sculpteur, mais aussi chasseur et un favori des courses. Ses partenaires de loisir sont toujours les mêmes : Malher, Gustave Soury, l’affichiste, Reynaud et Johannes Gravier, le gendre d’Antonio. Les terrains de chasse sont près d’Anet, de Caen ou du Touquet.
En janvier 1926, Le Sport Universel Illustré note l’ouverture du Petit Salon de l’Hippique. Il signale Le Cheval sauvage, de savante technique, par Manuel de la Gandara. Et le 7 janvier 1927, la même revue commente l’exposition de chasse et pêche de Paris :
« Le sanglier de Manuel de la Gandara est d’un mouvement bien vécu ».
Passionné par les animaux, il a une collection de cartes postales représentant du gibier, des animaux sauvages, des parcs zoologiques et des bêtes de cirque. Il est assidu aux représentations du nouveau cirque et à la ménagerie de Jean-Baptiste Pezon.
Il ne s’est jamais marié, mais il est témoin à tous les mariages de la famille et de ses proches. Ainsi le 26 juin 1907, il est témoin, au remariage de Marie Louise Revillet, intime d’Antonio et mère de sa fille naturelle, Florise. A ce propos, madame Morin, petite fille de madame Revillet, raconte qu’au cours du dîner, Manuel fait circuler sa bague représentant une tête de tigre dont il est fier.
Tout le monde admire la bague qui circule. A la fin du repas, Manuel demande où est sa bague, personne ne peut la retrouver… Instants de gêne générale. Tout le monde se retire en se saluant poliment. Le soir, le frère de Florise, en enlevant son pantalon retrouve la bague qui est tombée dans le pli de son vêtement.
Manuel de La Gandara est le seul des trois frères à faire le pèlerinage vers le Mexique sur les terres ancestrales de San Luis Potosi, celles de son père Cristino et de sa grande tante, la vice-reine du Mexique.
Vers 1910, son écriture révèle les tremblements qui affectent sa carrière de sculpteur qu’il abandonne progressivement à cause de son handicap. On le retrouve assistant parmi les personnalités à la remise des prix de la traversée de Paris à la nage remportée par Normann Ress le 21 juillet 1919. Malade, il s’éloigne de Paris et s’installe chez sa nièce à Bruxelles où il mourra d’une crise d’urémie le 14 mars 1938. Il repose avec son frère ainé, Antonio de La Gandara (1861-1917), peintre.
Pour découvrir plus d’œuvres de Manuel.
Sources : -. Date de création : 2019-10-16.