Né à Montmartre le 1 juin 1855, Georges Hoentschel devient architecte, décorateur, céramiste et collectionneur. Il décore pour Julius Wernher sa résidence « Bath House » (82 Piccadilly Westminster). Il aménage aussi une partie du château de «Luton Hoo» dans le Bedfordshire. De plus, il conçoit des intérieurs pour le duc de Gramont, Robert de Montesquiou, la comtesse de Ganay. A l’étranger, il travaille pour le roi de Grèce, l’empereur du Japon, etc.
Il réalise le pavillon des Arts décoratifs de l’exposition universelle de 1900 à Paris. Puis il fait celui de l’exposition de Saint-Louis (Missouri, aux États-Unis) en 1904.
Il cède à son ami John Pierpont Morgan la majeure partie des collections qui ornent son hôtel particulier du boulevard Flandrin. Aujourd’hui ces 1 882 pièces sont au département du 18ème siècle français au Metropolitan Museum of Art de New-York.
C’est l’ami de Marcel Proust, Giovanni Boldini, Paul-César Helleu, Pierre Georges Jeanniot, Georges Feydeau, Willette, Léopold Stevens, Robert de Montesquiou, Jean Carriès, Ferdinand Roybet, Maurice Lobre, Adrien Karbowsky, Adolphe Léon Willette, Victor Hugo, Georges de Porto-Riche, Edgar Degas, Jean-Louis Forain et de bien d’autres personnalités.
Son travail est visible au musée des Arts décoratifs de Paris : « le salon des bois 1900 ». Il fait aussi un important legs de céramiques au musée du petit Palais de Paris, puisqu’il sauve l’atelier à Saint-Amand-en-Puisaye (Yonne) de son grand ami Jean Carriès en le rachetant peu avant la mort de ce dernier.
Il a un goût très prononcé pour les impressionnistes, il acquiert, entre autres, «La débâcle par temps gris» de Claude Monet, «La Pomme sur une assiette», «l’Enfant à l’épée», «La Rue Mosnier aux Paveurs ou Rue de Berne» d’Edouard Manet, «L’Incendie» de Turner et beaucoup d’autres de James Abott Whistler, Willette, Camille Pissarro, Alfred Sisley.
Dans son carnet du 23 janvier 1919, le marchand d’art René Gimpel évoque sa visite de la maison, avant la vente après décès :
« Je parcours, ce matin, son hôtel avec Paulme, l’expert. Hoentschel est mort au début de la guerre. C’est lui qui a décoré pour Doucet mon hôtel, rue Spontini. C’est vraiment le seul décorateur des vingt-cinq premières années. Il a formé deux collections, une d’émaux, l’autre d’art décoratif du XVIIIème et il les a vendues très cher à J.P. Morgan qui a donné le 18ème au Metropolitan Museum de New-York.
Cet intérieur est un mélange de confort anglais et d’élégance parisienne, avec une salle immense, organisé en vue de sa profession. Sa vente aura lieu dans deux mois. Ce n’est plus qu’une petite collection d’art décoratif, mais comme c’est triste une collection sans collectionneur ! (…) Hoentschel est le joli Français, genre « Bel Ami », blond, le front découvert, plein d’élégance, un peu militaire, le regard clair. Il ne reste rien ici de son âme, et il méritait mieux ! »
De son mariage avec Antoinette Desaille, il a deux enfants : Françoise Hoentschel (épouse de Jean de Malherbe) et Jean-Claude Hoentschel. Il repose avec sa fille, Françoise Hoentschel (1901-1922), mécène.
Pour mieux connaitre la biographie de Georges.
Distinctions : chevalier (14 août 1900), officier (11 octobre 1906) de la Légion d’honneur.
Merci à Paola pour son aide dans la réalisation de cette notice.
Sources : Journal d’un collectionneur marchand de tableaux, 1918-1939, Calmannn-Lévy, 1963, p.102 ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2008-10-04.