Pierre Simon Girard voit le jour à Caen, le 4 novembre 1765. Formé à la première École des ponts et chaussées, il appartient comme Gaspard de Prony au petit nombre d’ingénieurs civils qui possèdent une connaissance mathématique suffisante pour lire les œuvres d’Euler. En plus de ses fonctions d’ingénieur, il entreprend ses premières recherches de mécanique en 1787.
Elles concernent les lois de résistance des solides réels (pierre de taille, bois de charpente, fer forgé) et le dimensionnement des structures : poutres, murs et colonnes. Il collabore, en 1790, avec Gaspard de Prony au Dictionnaire des Ponts et Chaussées. En 1792, il remporte le prix proposé par l’Académie des sciences pour l’amélioration des écluses.
L’année suivante, il aide son ami Jacques Élie Lamblardie à mettre au point un banc de flexion pour mesurer la résistance des pièces de bois. Cette machine reprend en le perfectionnant un modèle d’Émiland Gauthey, lui-même inspiré du banc de traction de Pieter van Musschenbroek.
Girard publie, en 1798, l’ensemble de ses résultats dans son Traité analytique de la résistance des solides. C’est le premier livre en France traitant exclusivement de la théorie des poutres dans tous ses aspects (traction, flexion, stabilité élastique, limite élastique). Le titre de ce livre donne son nom à la discipline appelée résistance des matériaux.
Les idées de Girard sur les poutres sont moins originales que celles de son devancier Charles de Coulomb. Suivant de près les méthodes d’Euler pour la théorie du flambage, il n’améliore qu’à peine la théorie de Mariotte sur la flexion des poutres. Ses résultats sur les solides d’égale résistance connaissent, en revanche, une vogue durable.
Il devient ingénieur en chef des Ponts et Chaussées sous le Directoire. Puis il participe (avec 24 élèves ingénieurs) à l’expédition de Bonaparte en Égypte qui lui assurera une promotion régulière sous l’empire. Il fait partie, avec Gaspard Monge, de l’assemblée savante créée lors de la campagne d’Égypte. Pourtant, il doit pourtant attendre plusieurs années une décision de Bonaparte sur la canalisation de l’Ourcq.
L’état des finances de la France, après dix années de guerres, et un désaccord persistant avec Émiland Gauthey sur les méthodes retarde encore la décision. Girard rédige au cours de ces années un traité d’hydraulique, Essai sur le mouvement des eaux courantes. En 1805, il obtient du gouvernement la direction des travaux du canal de l’Ourcq.
Il a, entre autres, pour stagiaires le jeune Augustin Louis Cauchy, en 1809. Directeur du canal de la Somme, il obtient le poste d’inspecteur divisionnaire des Ponts et chaussées pendant les Cent-Jours. Déchu de ce grade à la Restauration, il voit sa carrière piétiner ensuite pendant plusieurs années. Puis il obtient la direction de la Société des eaux de Paris.
En 1815, il est élu membre de l’Académie des sciences. Il y présente notamment les Réflexions de Sadi Carnot, puis il en devient président, en 1830. Il décède le 30 novembre 1836, à Paris.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-10-01.