Directeur de théâtre français

Albert Carré voit le jour le 22 juin 1852 à Strasbourg.
Décédé à Paris le 11 décembre 1938.
Comédien, metteur en scène, dramaturge, librettiste et directeur de théâtre français.
Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété de la vie parisienne », lui trouve un « goût artistique très distingué ».
Neveu du dramaturge et librettiste Michel Carré (1821-1872), il était marié à la cantatrice Marguerite Carré, née Giraud, (1880-1947), cousine germaine de Paul Vaillant-Couturier.
Il quitte l’Alsace en 1870 avant qu’elle ne passe sous domination allemande. Il débute comme comédien sur plusieurs scènes parisiennes avant de se tourner vers l’écriture.
Directeur artistique du Cercle d’Aix-les-Bains pour la saison d’été, il assure la direction du théâtre du Vaudeville de 1885 à 1898 et du théâtre du Gymnase avec Paul Porel de 1894 à 1898, avant de se consacrer à l’Opéra-Comique, de 1898 à 1913, puis, de 1918 à 1925.
Il y crée entre autres Pelléas et Mélisande, un opéra de Debussy qui fit scandale.
Du 1er janvier 1914 au 30 novembre 1915, il est administrateur de la Comédie-Française.
Durant la Première Guerre mondiale, il travaille pour le Deuxième Bureau et est responsable des Alsaciens qui s’engagent dans l’armée française.
Farouchement anti-allemand, il refusera pendant 40 ans de parler à sa sœur qui avait épousé un officier allemand.
En juin 1919, il fonde, avec entre autres Jacques Rouché, Alphonse Franck, Paul Gavault et Gustave Quinson, la Société amicale des directeurs de théâtre dont il est nommé président d’honneur.
Il est élevé en 1918 à la dignité de Commandeur de la Légion d’honneur.
Œuvres :
Théâtre :
Le Docteur Jojo, théâtre de Cluny, 16 mars 1888
La Basoche, opéra-comique en 3 actes, musique d’André Messager, Opéra-Comique, 29 mai 1890
Le Veglione ou le Bal masqué avec Alexandre Bisson, théâtre du Palais-Royal, 8 février 1893
La Montagne enchantée, pièce fantastique en 5 actes et 12 tableaux d’Émile Moreau et Albert Carré, musique d’André Messager et Xavier Leroux, théâtre de la Porte-Saint-Martin, 12 avril 1897
Faust en ménage, fantaisie lyrique, musique de Claude Terrasse, 1923
Le Roi malgré lui, opéra-comique en 3 actes, musique d’Emmanuel Chabrier, 1928 (nouvelle version)

Écrits :
Les Théâtres en Allemagne et en Autriche, 1889
La Patrie, nouvelle sur la guerre de 1870, publiée vers 1905, avec deux illustrations hors texte de Frédéric Régamey
Les Engagés volontaires alsaciens-lorrains pendant la guerre, Flammarion, 1923
Souvenirs de théâtre, Plon, 1950
Albert Carré repose dans la 89e division.
Bibliographie et sources :
Jean-Yves Mariotte, « Hugues Michel Albert Carré », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 6, p. 462
Nicole Wild, « Albert Carré », dans Joël-Marie Fauquet (dir.), Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2003 (ISBN 2-213-59316-7), p. 278 Document utilisé pour la rédaction de l’article.
Reposent dans la sépulture : Marguerite Carré (1880-1947), épouse d’Albert, cousine germaine de Paul Vaillant-Couturier et cantatrice
la dessinatrice et costumière Jenny Carré (1902-1945), fille d’Albert et Marguerite, épouse de l’acteur Robert Favart et mère du réalisateur et scénariste de télévision Michel Favart.

Paul Bauer (2006) Deux siècles d’histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, p. 174 ISBN : 978-2914611480.
Pierre-Yves Beaudoin (Wikimédia Commons)
(APPL 2016)